Hollande prédit le « retournement », et comme toujours il ment !07/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2388.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hollande prédit le « retournement », et comme toujours il ment !

Dans le Journal du Dimanche du 4 mai, Hollande a rendu son oracle : « Le retournement arrive. » Les docteurs en sciences politiques et les exégètes de la pensée présidentielle se sont précipités pour expliquer la phrase mystérieuse. Ils l'ont comparée aux sentences précédentes, tombées de la même bouche : « La reprise est poussive, il faut donc la pousser » (décembre 2013) ; « La crise est derrière nous » (décembre 2012) ; « La courbe du chômage va s'inverser » (toute l'année 2013) et autres « Nous sommes dans le redressement mais déjà nous devons entrevoir le dépassement »... Et de disserter longuement sur les statistiques économiques et les déclarations de Hollande, du seul point de vue de leur effet sur son éventuelle réélection.

Tout cela ne masque la réalité que pour ceux qui le veulent bien. Le chômage continue d'augmenter, la précarité devient la règle pour une part grandissante de la classe travailleuse. Les salaires, pensions, retraites sont bloqués, alors que les prix, d'une part, les impôts pesant sur les travailleurs, d'autre part, augmentent. Les services publics utiles à la population se dégradent. Les gros actionnaires, propriétaires et dirigeants des grands groupes capitalistes voient leur fortune augmenter chaque jour. L'État est exclusivement au service des plus riches, les gouvernements se succèdent pour appliquer la même politique, les élections sont une tromperie à l'avantage des possédants. Les plans, les pactes, les projets, les lois, qui s'empilent tous les deux mois et dont on finit par oublier les noms tant ils se ressemblent, organisent le vol des classes populaires au profit de la bourgeoisie.

Hollande, pas plus qu'un autre, ne peut quoi que ce soit à la crise économique créée par le système capitaliste lui-même. Son métier est seulement d'aider le grand patronat à en profiter pour s'enrichir encore plus. C'est aussi de trouver les mots pour faire accepter la situation aux travailleurs. Après le « retournement » on aura donc peut-être le « rétablissement », la « rémission », bref une nouvelle invention de son équipe de spécialistes de la communication ou de la mauvaise farce.

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