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- Lutte ouvrière n°2312
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Hôpital Édouard-Herriot (Hospices civils de Lyon) : Les conséquences de la grève des internes
Comme il fallait s'y attendre, dès le début de la grève des médecins des cliniques privées et des internes, lundi 12 novembre, les urgences de l'hôpital Édouard-Herriot débordaient. Plus d'une soixantaine de malades étaient installés sur tous les brancards disponibles.
D'autres patients qui auraient dû être couchés ont dû attendre assis. Il fallait au moins six à sept heures pour être vu par un médecin. Cela a duré trois jours, jusqu'au moment où la préfecture a obligé certaines cliniques à assurer un service minimum.
Le mouvement se poursuivant avec la grève des internes, il y avait encore le 19 novembre presque autant d'attente, avec une quarantaine de patients sur des couchettes. Les internes ont bien essayé de convaincre les hospitaliers de les soutenir, mais sans grand succès.
Sarkozy avait octroyé aux cliniques privées des missions de service public. Ces missions leur ont permis d'obtenir des financements publics et d'ouvrir de nouveaux secteurs d'activité. En contrepartie, elles sont tenues de garantir à tout patient l'égal accès aux soins et aux tarifs fixés par les pouvoirs publics. Mais, quand il s'agit de défendre leur pré-carré et leurs dépassements d'honoraires, ces spécialistes renvoient les patients vers l'hôpital public.
Beaucoup d'internes considèrent que ce ne sont pas les dépassements d'honoraires qui contribuent à sélectionner les patients qu'ils soigneront mais... les mutuelles qui, affirment-ils, s'engraissent sur le dos de leurs assurés. Leur slogan « Les médecins vous soignent, les mutuelles vous saignent » est révélateur d'un état d'esprit. Pour beaucoup d'entre eux, la priorité n'est certes pas l'intérêt des malades, de plus en plus nombreux à ne plus avoir les moyens financiers de se soigner, mais le leur propre.