Snecma -- Gennevilliers : Un petit tour et... ne vient pas !21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma -- Gennevilliers : Un petit tour et... ne vient pas !

Jeudi 15 novembre, Hollande avait décidé de visiter l'usine de la Snecma Gennevilliers. Ce choix n'était pas dû au hasard. En ces temps de crise où de nombreuses usines ferment, où les plans sociaux s'accumulent, l'aéronautique fait partie des rares secteurs qui embauchent. Selon le PDG, 6 000 embauches sont prévues dans le groupe Safran auquel appartient la Snecma, et les carnets de commandes sont pleins.

Dans cette usine, tous les ingrédients étaient donc réunis pour que Hollande puisse se parer de l'image de président de l'emploi, à la pointe de la compétitivité et de la prospérité des entreprises.

La direction avait tenu à garder l'information secrète. Les travailleurs observèrent donc avec surprise le grand nettoyage de l'usine. Tout fut briqué, les parkings balayés, les allées débarrassées des pièces encombrantes. Le site retrouvait subitement une nouvelle jeunesse. Tout le monde se doutait qu'un personnage important devait venir sur le site, car même la DST s'était déplacée pour examiner les coins et recoins, jusque sur les toits !

Le suspense fut levé dans la soirée du 13 novembre et le nom de l'invité surprise dévoilé : Hollande. C'était une première dans l'histoire de la Snecma : un président de la République se déplaçait sur le site de Gennevilliers !

Les discussions enflèrent subitement dans les ateliers. Certains lâchaient : « Je vais lui dire en face ce que je pense de son changement c'est maintenant », ou encore : « Je vais lui rappeler que j'ai voté pour lui, mais pas pour qu'il reprenne la politique de Sarkozy. »

La CGT appelait alors à un rassemblement de tout le personnel à 9 h 30 le 15 novembre, pour l'interpeller sur sa politique. Mais, dans la soirée du 14, l'information tombait sans autres explications : Hollande ne viendrait pas. Autant d'énergie et d'argent dépensés pour finalement tout annuler au dernier moment, voilà ce qui choqua de nombreux travailleurs. Beaucoup furent déçus de ne pouvoir rencontrer Hollande pour lui exprimer ce qu'ils pensaient de sa politique.

Reste tout de même un acquis à mettre au crédit de Hollande : grâce à lui, l'usine n'a jamais été aussi propre.

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