Notre-Dame-des-Landes : Le nouvel aéroport a du mal à décoller21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Notre-Dame-des-Landes : Le nouvel aéroport a du mal à décoller

300 tracteurs et entre 30 000 et 40 000 personnes sont venues de toute la France pour manifester, samedi 17 novembre, contre le projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, commune rurale à 25 km au nord de Nantes.

Organisée par des associations locales de défense des terres agricoles, de l'environnement, de la Confédération paysanne ainsi que par Europe Écologie les Verts et le Parti de gauche (dont les représentants nationaux étaient présents), la manifestation visait à reprendre des maisons et hangars dont les propriétaires avaient déjà été expulsés, mais qui étaient occupées depuis deux ans par des squatters écologistes ou alter-mondialistes, avant qu'ils soient chassés manu militari par les gendarmes et CRS en octobre dernier.

La manifestation avait aussi pour but d'interpeller le gouvernement et de le faire reculer sur ce projet qu'ils qualifient d'inutile, de nuisible pour l'environnement et surtout trop coûteux. Il est vrai que l'utilité de ce projet ne saute pas aux yeux. En tout cas, il n'est pas dicté par la volonté d'améliorer un service public concernant le plus grand nombre. En cette période de crise, il y aurait sans doute mieux à faire avec l'argent des contribuables.

Car les sommes en jeu sont considérables. La part payée par l'État est de 130 millions d'euros, celle des collectivités locales de 115 millions d'euros pour un budget total estimé à 560 millions d'euros. Le reste serait en principe payé par la société Aéroport du Grand Ouest (AGO) créée pour l'occasion et gérée par Vinci, à qui l'État a confié la concession et donc l'exploitation du futur aéroport pour 55 ans. Vinci et ses actionnaires seront donc les grands gagnants de ce chantier. Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls intérêts financiers qui sont en jeu, puisqu'à la place de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, plus près de Nantes et donc bien situé du point de vue des promoteurs immobiliers, des projets sont déjà à l'étude. Pourtant, les opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes soulignent le fait que l'actuel aéroport n'est pas saturé et que, de plus, il serait possible de construire une deuxième piste.

Déjà en octobre dernier, gendarmes et CRS sont intervenus sur la demande de Vinci et ordre du préfet pour déloger les squatters. Depuis, l'affrontement entre les opposants et les CRS est quotidien. La manifestation du 17 novembre a relancé la mobilisation des opposants à l'aéroport, alors que Manuel Valls a réaffirmé la décision du gouvernement de mener le projet à son terme et de faire respecter la loi. Il montre qu'il se situe dans le camp des bétonneurs et combien il fait peu de cas de la partie de la population qui est hostile au projet.

La bataille dans le bocage nantais est loin d'être terminée et ce n'est pas demain que les vaches pourront regarder passer les avions. Pour l'instant, leur lait risque d'avoir un goût de gaz lacrymogène !

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