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- Lutte ouvrière n°2312
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Leur société
Sans-papiers : Travailleurs sans papiers, toujours sans droits
Lors de la mise en place du nouveau gouvernement, Valls avait tenu à déclarer d'emblée qu'il n'y aurait pas de régularisation massive de sans-papiers : elles continueraient à se faire au cas par cas, suivant des critères précis. Il avait même, comme sous Sarkozy, fixé un quota de 30 000 régularisations maximum par an.
Six mois plus tard, lundi 19 novembre, une première réunion s'est tenue au ministère de l'Intérieur en présence du Medef et des syndicats CGT, CFDT et FO, pour discuter des critères de régularisation de travailleurs sans papiers.
Pour le moment, Valls demande aux préfectures de n'examiner les demandes de régularisation que pour des personnes prouvant qu'elles sont en France depuis au moins cinq années de manière continue, présentant douze mois de feuilles de paye, dans des emplois sous tension manquant de salariés.
Cela signifie pour les sans-papiers le maintien dans la clandestinité pendant des mois ou des années avant de pouvoir tenter une demande de régularisation. C'est vivre avec le risque permanent d'être contrôlé sur la voie publique, d'être retenu seize heures au commissariat pour vérification d'identité et d'être emprisonné en centre de rétention administrative jusqu'à quarante-cinq jours en vue d'une éventuelle expulsion du territoire.
Mais le gouvernement a maintenant l'étiquette socialiste... Aussi, par « humanité », il s'est engagé à ne plus mettre de jeunes enfants en centre de rétention. Maintenant, en attendant les procédures d'expulsion, ils sont assignés à résidence avec leur famille avec des gardes mobiles aux portes. Voilà qui change tout !