Depuis lundi 19 novembre à 8 h du matin, les travailleurs de Candia à Saint-Yorre dans l'Allier occupent la laiterie.

Le groupe Candia a annoncé le 9 novembre la fermeture de trois laiteries sur les huit qu'il possède. Il fermerait les laiteries de Saint-Yorre, Villefranche-sur-Saône, et celle du Lude, dans la Sarthe. Au total, 313 emplois seraient supprimés (sans compter les intérimaires).

Les travailleurs de Saint-Yorre ont décidé de réagir. « Si personne ne dit rien, tout ferme », disent-ils avec raison. Des agriculteurs locaux, fournisseurs de lait à Candia, sont venus les soutenir avec leurs tracteurs. Travailleurs et paysans ont les mêmes intérêts : les grands groupes agro-alimentaires font pression pour baisser les prix qu'ils payent aux agriculteurs. En octobre dernier, les producteurs laitiers de l'Aveyron avaient d'ailleurs bloqué une laiterie de Sodiaal, du groupe Candia, parce que le prix d'achat des 1 000 litres de lait avait baissé de cinq euros. Les chauffeurs ramasseurs du lait sont aussi inquiets parce qu'ils vont devoir faire beaucoup de kilomètres supplémentaires pour les livraisons.

Toute la journée du lundi, la laiterie était bloquée et les ronds-points de Saint-Yorre occupés. Le lendemain, les travailleurs décidaient de poursuivre le mouvement jusqu'au soir 20 heures. Sodiaal fait des bénéfices, alors il est hors de question de fermer une laiterie. Les pancartes qui ornent l'usine sont claires : « Candia danger pour les emplois », « Les ouvriers, c'est pas du bétail ».

Après la fermeture de l'usine Sediver et ses 250 licenciements il y a quelques années à Saint-Yorre, le projet de 50 licenciements à la verrerie Owens-Illinois à Puy-Guillaume à quelques kilomètres, c'est toute une région que les capitalistes sont en train de réduire à la misère.

« Attention zone de fin de vie », ont accroché les 102 travailleurs à l'entrée de la laiterie. Ils ont décidé de réagir, avec le soutien des travailleurs de la région de Saint-Yorre et de Vichy.