Augmentation du timbre-poste : Tous les mauvais prétextes21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Augmentation du timbre-poste : Tous les mauvais prétextes

La Poste vient d'annoncer une augmentation de ses tarifs au 1er janvier 2013. Le timbre rouge pour la lettre prioritaire, distribuée théoriquement dans les 24 heures après son envoi, passera de 0,60 à 0,63 euro, soit une hausse de 5,1 %. Celui de la lettre verte, distribuée dans les 48 heures, de 0,57 à 0,58 euro.

La Poste affirme que l'ensemble de ses tarifs n'augmentera pas plus que l'inflation depuis la dernière hausse, intervenue il y a dix-huit mois. Peut-être, mais c'est justement de telles augmentations qui créent l'inflation. Il faut d'ailleurs constater que La Poste n'applique pas la même règle lorsqu'il s'agit des salaires de ses employés. Ceux des fonctionnaires sont gelés depuis plusieurs années et, quant aux contractuels, ils n'ont que de ridicules augmentations.

Le fait que la lettre verte augmente un peu moins n'est pas anodin. La Poste essaie d'attirer le maximum d'usagers vers ce produit qui lui permet de se débarrasser des contraintes de la distribution sous 24 heures et de supprimer du personnel, en particulier la nuit. Cela n'a rien à voir avec un quelconque souci de « promouvoir le respect de l'environnement », comme le disent ses responsables, qui mettent en avant le fait que cette lettre est transportée en train et en camions plutôt qu'en avion. L'argument est vraiment mal venu alors que La Poste regroupe ses plates-formes de tri et de distribution pour en réduire le nombre, jetant ainsi plus de véhicules chargés de courrier sur les routes.

Il faut aussi noter que le courrier aux entreprises ne subit pas le même sort que celui des particuliers. Dans la lettre qu'ils leur adressent, les directeurs de La Poste chargés des entreprises écrivent que « l'évolution tarifaire des envois de courrier industriel au cours des neuf dernières années a été inférieure à 1 % par an ». C'est ce qu'ils appellent « restituer à ses clients une partie de ses gains de performance » !

Ces arguments sont destinés à faire avaler la hausse au public. Mais auprès de l'organisme chargé d'encadrer les tarifs, l'ARCEP, les directeurs de La Poste ont surtout plaidé la nécessité de compenser par une hausse des tarifs la baisse du trafic postal, qu'ils estiment on ne sait trop comment à 4 % par an dans les années à venir. C'est exactement le même argument qu'ils servent aux postiers pour justifier les suppressions d'emplois. C'est ainsi que La Poste, devenue société anonyme, génère des bénéfices en hausse. Augmentation des prix, réduction des effectifs et gel des salaires, c'est la recette magique.

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