Un État oppresseur, un peuple opprimé, deux peuples victimes de l'impérialisme21/11/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/11/une2312.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Un État oppresseur, un peuple opprimé, deux peuples victimes de l'impérialisme

Les raids de l'aviation israélienne continuent à faire des morts. Au sixième jour de l'offensive israélienne contre Gaza, on comptait déjà 116 Palestiniens tués et trois morts du côté israélien.

Les dirigeants israéliens disent « cibler » leurs attaques sur le Hamas. Qui peut croire un tel mensonge ? Il s'agit d'un territoire de 41 km de long sur 10 km de large, l'un des plus densément peuplés au monde. Comment les bombes peuvent-elles faire le tri entre les civils et les militants du Hamas ?

C'est un million et demi de femmes, d'hommes, d'enfants qui sont pris sous les bombardements, prisonniers des barbelés qui entourent la bande de Gaza. Il n'y a pas de refuge sécurisé, pas d'échappatoire possible. Les blessés ne peuvent pas être soignés, l'aide humanitaire ne peut plus arriver, la population est affamée. Gaza est de nouveau plongée dans un enfer meurtrier.

Cette nouvelle attaque israélienne a été préparée par le Premier ministre Netanyahou. Même s'il prend prétexte de tirs de roquettes sur Israël pour faire porter la responsabilité des bombardements sur le Hamas, l'initiative est de lui. Et il n'a pas choisi le moment par hasard : les élections des députés étant le 22 janvier en Israël, Netanyahou est en campagne électorale.

Tout au long de cette campagne, Netanyahou a fait de la surenchère sécuritaire. Il a multiplié les sorties va-t-en-guerre contre l'Iran et, pour finir, il s'est lancé dans une guerre contre le Hamas pour souder une majorité autour de lui. Les jours à venir diront s'il mettra à exécution ses menaces d'une offensive terrestre ou s'il ne s'agissait que de rodomontades électorales. Quoi qu'il en soit, le sang coule déjà et l'État israélien bombarde en toute impunité.

Les dirigeants américains, et derrière eux ceux des grandes puissances, soutiennent sans réserve Israël, refusant de voir qu'il y a d'un côté un État qui a spolié et chassé de sa terre le peuple palestinien, et qui continue à le faire en colonisant de nouveaux territoires palestiniens, et de l'autre le peuple palestinien emprisonné dans des territoires sur lesquels il est à la merci du pouvoir israélien. Il y a d'un côté un État qui organise l'apartheid et de l'autre un peuple privé de droits.

Les dirigeants impérialistes accusent les Palestiniens qui tirent des roquettes d'être des terroristes, mais ils se gardent bien de critiquer avec la même vigueur les Israéliens qui bombardent la population de Gaza avec une aviation hyper-perfectionnée. Il n'y a d'ailleurs aucune commune mesure entre l'agression permanente perpétrée par Israël et la faible défense des Palestiniens. L'offensive de l'hiver 2008-2009, qui avait fait 1 400 morts palestiniens et treize morts du côté israélien, est là pour nous le rappeler.

Obama ou Fabius non seulement sont complices des exactions de l'État d'Israël mais ils en sont responsables.

Le peuple israélien est lui-même victime du jeu des puissances impérialistes. La politique des puissances impérialistes et des sionistes a conduit à transformer les Palestiniens en prisonniers dans leur propre pays, mais elle a mis le peuple israélien dans la condition à peine plus enviable de geôliers.

La richesse du Moyen-Orient, son pétrole et sa position stratégique, ont attiré les grandes puissances comme la chair fraîche attire le chacal. Si les États-Unis ont fini par y installer durablement leurs intérêts, d'autres s'y sont essayés, la Grande-Bretagne et la France en tête. Chacune a contribué à découper la région, à mettre des frontières là où il n'y en avait pas. Leur méthode a été de diviser pour régner, de monter les peuples les uns contre les autres.

Une des responsabilités des dirigeants israéliens a été d'accepter d'être le jouet de l'impérialisme américain, en contrepartie de son soutien militaire, diplomatique et financier pour conserver un territoire et un État excluant le peuple palestinien. C'est ce qui a provoqué l'hostilité générale à l'égard d'Israël de la part de ses voisins.

Il n'y a pas d'autre avenir pour les peuples du Moyen-Orient que de s'entendre. Est-ce impossible ? Souvenons-nous comment, pendant longtemps, on a transformé nos voisins allemands en ennemis héréditaires. Les Israéliens ne sont pas seulement voisins des Palestiniens, ils vivent entremêlés.

Les puissances impérialistes ont poussé cette région du monde dans une impasse tragique. Le capitalisme ce n'est pas seulement l'exploitation, les bas salaires, la misère, c'est aussi la guerre. Et l'on voit que l'on peut passer très vite de l'un à l'autre.

Faire disparaître les guerres implique de renverser l'impérialisme, de faire disparaître le capitalisme. Dans ce combat, le sort des classes exploitées et celui des peuples opprimés ne font qu'un.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 19 novembre

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