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- Lutte ouvrière n°2312
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Dans les entreprises
Société générale -- Paris-La Défense : La direction vante l'esprit d'équipe... parlons-en !
Les résultats du troisième trimestre 2012 de la Société Générale ont été communiqués début novembre : 85 millions d'euros de bénéfices. Et encore, c'est après déduction de provisions faites par la banque et des cessions d'actifs, notamment la vente de ses filiales américaine et grecque -- ce qui veut dire qu'elle a dégagé un bénéfice bien supérieur.
La direction s'est ainsi félicitée de la « capacité des métiers du groupe à générer durablement du capital ». Mais ceux qui sont employés à la Société Générale ne peuvent guère se féliciter d'une amélioration durable des conditions de travail ni de la hausse des salaires.
Cette année encore, la direction a annoncé 0 % d'augmentation générale des salaires. Et depuis 2008, les primes -- dont les écarts peuvent être énormes d'un salarié à l'autre -- sont toutes revues à la baisse, qu'il s'agisse de la participation ou de l'intéressement aux bénéfices, ou d'autres primes.
Sont également revus à la baisse, les effectifs : on ne remplace plus les départs à la retraite, on ne remplace plus les démissions, on instaure la mobilité interne. Dans la Banque de Financement et d'Investissements, le mal nommé « Plan Sauvegarde de l'Emploi » a supprimé 880 postes et a entraîné en réalité plus de départs, car ceux qui avaient monté un projet de création d'entreprise pour bénéficier du PSE et qui n'avaient pas été retenus par la direction, se sont vus contraints de démissionner.
Dans la banque de détail, il y a des fermetures de Pôles Services Clients : à Nanterre (400 personnes), et d'ici quelques mois à Bercy (200 personnes) et Réaumur (140 personnes). Un nouveau projet « Mikado » est en cours d'élaboration dans le but d'externaliser 400 emplois.
Parallèlement, les conditions de travail se sont détériorées ; elles deviennent même impossibles. Tous les projets de réorganisation tombent en même temps. Le travail est transformé sous prétexte de répondre aux nouvelles réglementations imposées aux banques, et il faudrait que cette transformation s'opère en un jour... Ces restructurations sont aussi l'occasion de faire travailler plus dans certains services.
Au lieu de proposer au personnel de réagir -- par exemple le 0 % d'augmentation aurait pu permettre d'exprimer un mécontentement -- les organisations syndicales se contentent de diffuser l'information. Elles n'ont même pas appelé à se joindre aux manifestations du 9 octobre ou du 14 novembre.
En revanche, elles discutent avec la direction des projets de « transformation » et « d'adaptation ». C'est le fameux esprit d'équipe dont est si fière la direction et qu'elle vante dans ses publicités !
En attendant, la seule équipe qui se porte bien est celle des actionnaires dont les dividendes, depuis ces dix dernières années, se sont élevés à 13 milliards 582 millions d'euros. Ce serait bien à eux de payer !