Nucléaire : La sûreté du nucléaire ne fait pas bon ménage avec le profit06/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2227.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Nucléaire : La sûreté du nucléaire ne fait pas bon ménage avec le profit

Le problème du nucléaire, relancé suite à la catastrophe de Fukushima au Japon, n'est pas que technologique. Le fait que les capitaux privés aient investi la production et la distribution d'électricité, ce qui était autrefois un service plus ou moins public, a des conséquences en termes de sûreté des installations.

Le poids de la recherche d'une rentabilité capitaliste était déjà bien pesant quand EDF, service public, servait à enrichir les grosses entreprises qui ont construit les centrales et auxquelles elle livrait un courant pas cher. Mais la fin du service public s'est traduite par une aggravation considérable.

La privatisation du marché de l'électricité a été entreprise en France et en Europe il y a une vingtaine d'années. En 1996, une directive européenne ouvrait la voie pour les professionnels. Quatre ans plus tard, en février 2000, c'est sous la Gauche plurielle au pouvoir que le Parlement transposait en droit français la directive de 1996.

Une deuxième directive européenne, lancée lors du Conseil européen de Barcelone de mars 2002, a été approuvée par Lionel Jospin, le Premier ministre de l'époque. Elle ouvrait à la concurrence la fourniture d'électricité aux consommateurs privés.

En avril 2004, Sarkozy se rendait à la centrale nucléaire de Chinon et il y déclarait : « Il n'y aura pas de privatisation d'EDF et de Gaz de France, c'est clair, c'est simple et c'est net ! » Et pourtant, en août de la même année, EDF était partiellement privatisée, même si on préféra parler alors pudiquement d'ouverture du capital.

Enfin, la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité (NOME) de novembre 2010 oblige EDF à céder à ses concurrents privés une partie de sa production à un prix négocié avec les pouvoirs publics. Ce qui donne lieu à une bataille de chiffonniers entre EDF et les autres fournisseurs privés pour savoir à quel montant EDF va céder les kilowattheures fabriqués dans les centrales nucléaires.

Tout ce contexte a des conséquences directes dans les centrales nucléaires. Cela a des conséquences sur les conditions de travail des employés d'EDF comme des très nombreux sous-traitants - 20 000 dans le pays - qui interviennent dans ces arrêts de tranche. Les travaux de maintenance sont réduits au plus juste : chaque jour d'arrêt est un jour de production, et donc de bénéfices, en moins. Et tout cela pèse sur la sûreté des installations nucléaires.

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