Le 17 février, deux directeurs de la Banque Postale déboulaient dans le bureau de Champ-Girault à Tours pour signifier sa suspension à un conseiller clientèle et l'appliquer devant collègues et clients médusés. De quoi l'accuse-t-on ? Rien de moins que d'atteinte à la probité et à la déontologie bancaire !

En fait, cela fait des années que La Poste tient ce salarié dans son collimateur. C'est un militant syndical CGT qui lui a donné du fil à retordre dans sa politique de mise en place de la Banque Postale. Une réorganisation qui signifiait suppressions de postes et pressions sur le personnel pour travailler et vendre toujours plus au détriment du public.

Elle aura tout essayé, fouilles de son bureau, surveillance, accompagnements zélés par deux, voire trois supérieurs hiérarchiques. Et maintenant, le voilà accusé d'avoir abusé de la confiance de sa tante malade, dont le conseil de famille lui a confié la gestion des comptes.

La famille a immédiatement réagi, écrit et demandé à être reçue par la direction, mais attend toujours une réponse. Pendant ce temps, cette mesure soulevait l'indignation chez de nombreux postiers, pour preuve les 450 signatures d'une pétition demandant la réintégration de leur collègue dans son bureau.

Lundi 4 avril, les quelque 80 conseillers financiers d'Indre-et-Loire étaient appelés par l'intersyndicale à un rassemblement devant la direction départementale. Malgré les pressions multiples opérées sur les vendeurs, plus de cinquante personnes se sont rassemblées, regroupant collègues et quelques clients. Bizarrement, il n'y avait aucun grand directeur disponible pour recevoir les pétitions.

Ce rassemblement, vécu comme un succès, est une première étape et, d'ici le conseil de discipline, nombre de participants ont à coeur de préparer la mobilisation pour réclamer la réintégration de leur collègue.