Médicaments : Le contrôle en panne06/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2227.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Leur société

Médicaments : Le contrôle en panne

Le scandale lié au Mediator a mis en évidence des carences considérables du contrôle des médicaments par l'État. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a promis avec éclat mi-janvier de « rebâtir un nouveau système du médicament », affirmant en outre qu'« il y a des mesures qui doivent être d'application immédiate, notamment celles concernant les médicaments aujourd'hui commercialisés sur le marché français ». Fin janvier il a fait publier une liste de 77 médicaments sous surveillance, mais pour l'instant la seule mesure concrète prise par le gouvernement a été l'interdiction du Di-Antalvic, un médicament contre la douleur... dont le retrait était de toute façon prévu depuis juin 2010.

L'association UFC-Que choisir ? signale que, dans cette liste de médicaments sous surveillance, il y a un mélange de situations différentes : des médicaments utiles, mais avec des effets secondaires, et d'autres qui sont inutiles et même dangereux. Elle conclut que, sur les 77 médicaments pointés par le gouvernement, 31 sont à éviter, car sans efficacité démontrée, et huit devraient être interdits en raison de leur dangerosité.

L'association s'appuie sur les études de la revue Prescrire, une des rares sources d'information indépendante des laboratoires pharmaceutiques, qui publie régulièrement des observations critiques et scientifiques de tous les médicaments mis sur le marché. Ces conclusions datent souvent de plusieurs années, et sont donc publiques et bien connues.

La liste de médicaments que Xavier Bertrand et le gouvernement ont publiée a donc tout l'air de rechercher l'effet d'annonce. Il est nécessaire de réévaluer l'ensemble des médicaments et d'en supprimer un grand nombre. Mais pour cela il faudrait oser s'attaquer aux intérêts des laboratoires pharmaceutiques qui sont les bénéficiaires du système actuel. C'est justement cela qui empêche le ministre de la Santé de passer de la parole aux actes.

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