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Leur société
Programme du PS : Un texte qui n'engage personne
À peine le programme ou le projet de programme du PS - on ne sait pas encore ce qu'il en est - a-t-il été rendu public que ses représentants ont dit et répété qu'il ne s'agissait que d'une plate-forme générale, modulable au gré des circonstances, et plus particulièrement selon les choix de celui qui sera finalement sélectionné à l'issue des primaires socialistes pour représenter le PS à la présidentielle de 2012.
On avait l'habitude de voir les hommes politiques ne pas tenir leurs engagements une fois élus, c'est-à-dire quand ils étaient en situation de les mettre en oeuvre. Mais cette fois, on nous en avertit à l'avance.
Pourtant, ce programme ne contient rien qui puisse effaroucher les tenants de l'ordre capitaliste. Pour en résumer la teneur, il propose à la population, c'est-à-dire entre autres et plus particulièrement aux classes populaires, de payer la dette, c'est-à-dire de régler la facture que les banquiers, les industriels, en un mot les spéculateurs de tout poil, nous ont laissée. En évoquant des modalités à peine différentes de celles proposées par le pouvoir actuel pour réduire cette dette et la ramener au-dessous des 3 % exigés par les instances européennes...
Moscovici, porte-parole de Strauss-Kahn, bâillonné nous explique-t-on sans rire par ses fonctions à la tête du FMI, déclare que le programme n'engage pas DSK, qui toutefois s'en inspirera. François Hollande est encore plus net. Interrogé sur France Inter, lundi 4 avril, il a expliqué que le texte élaboré par son parti n'était pas à prendre ou à laisser par celui qui sera désigné pour défendre ses couleurs en 2012. Il restera libre de définir l'ordre des priorités des propositions qui y figurent, d'en enlever certaines, ou d'en ajouter d'autres, bref de faire à sa guise !
On ne pourrait mieux signifier que ce texte n'est qu'un chiffon de papier, sans valeur. Et le plus drôle, ou le plus triste, selon l'humeur, c'est que ce sont les dirigeants socialistes qui, l'esprit trop occupé par leurs batailles intestines, nous le disent crûment.
Il faudra s'en souvenir.