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- Lutte ouvrière n°2227
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Leur société
Matraques contre les défenseurs des sans-logis
Mercredi 30 mars au soir, un rassemblement était appelé par 25 organisations associatives, syndicales et politiques devant la préfecture de l'Isère à Grenoble, en solidarité avec les centaines de personnes dont l'hébergement hivernal prend fin et qui se retrouvent à la rue.
Dès le début de ce rassemblement, les forces de police ont signifié de multiples interdictions : pas de tentes, pas de matelas ou même de sacs de couchage (!), pas d'affichettes A3 reprenant le mot d'ordre ! Et enfin, cerise sur le gâteau, interdiction de rester au-delà de minuit.
Des membres de ces organisations ont osé dresser une tente, comme l'ont fait à de multiples reprises et dans plusieurs villes les Enfants de Don Quichotte ou des membres d'Emmaüs, ou encore de Médecins du Monde. Ce simple geste a suscité aussitôt une charge brutale, sans sommation, d'une trentaine de policiers, fumigènes à l'appui. Lors de deux autres charges, un manifestant a été traîné à terre et emmené à l'hôtel de police, où il est resté, contrairement aux promesses d'une responsable de la police, jusqu'au lendemain matin à 10 h 30, accusé d'une façon absurde de « rébellion » ! En outre, trois autres manifestants ont été blessés, notamment à la tête.
Cette démonstration policière avait-elle pour but d'occulter les manquements du préfet à son devoir légal d'assurer un toit, notamment aux demandeurs d'asile, alors même qu'il affirme ne pas vouloir donner suite aux injonctions du tribunal administratif lui ordonnant l'hébergement d'un certain nombre de personnes ?
En tout cas, ce n'est pas ces violences qui décourageront les défenseurs de ceux qui réclament le droit à un toit.