Michelin - Cholet : Succès de la CGT aux élections professionnelles06/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2227.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Michelin - Cholet : Succès de la CGT aux élections professionnelles

À l'usine Michelin de Cholet (1 280 salariés en CDI), les élections professionnelles viennent d'avoir lieu. Le syndicat CGT devient le premier syndicat avec environ 40 % des voix, gagnant 10 % aux délégués du personnel et 9 % au Comité d'entreprise.

SUD passe en seconde place avec environ 30 % (+ 7 % en DP et +6 % en CE). La CFDT perd plus de 15 % et tombe à 28 %.

Ces élections se sont déroulées dans un climat un peu particulier : en effet, comme dans toutes les entreprises liées à l'automobile, le patronat a utilisé la crise pour augmenter de manière importante l'exploitation. Il a maintenu ses profits (un milliard de bénéfice pour Michelin cette année) mais au prix d'une dégradation dramatique des conditions de vie et de travail des salariés.

D'autre part, la direction mais aussi le contexte général ont fait qu'au fil des ans les syndicats étaient devenus un peu des coquilles vides, où seuls quelques délégués étaient actifs. La direction avait choisi la CFDT comme interlocuteur privilégié, souscrivant à l'idée qu'intéressement, embauches et primes étaient le résultat de la politique de dialogue social menée par ce syndicat. Cela avait valu à la CFDT un net succès lors de la précédente consultation.

La CGT avait décidé depuis quelques mois de mener une politique de reconstruction d'un vrai syndicat opposé au patron, implanté dans un maximum d'ateliers et organisant la résistance pied à pied face au rouleau compresseur de la direction. Cela s'est traduit par des listes comprenant plus de trente travailleurs, ce qui ne s'était pas vu depuis des années. La CGT a mené une propagande défendant l'idée de la nécessité d'une résistance collective à la politique de Michelin. Visiblement, cette idée a été partagée par de nombreux ouvriers.

Quant à la CFDT, elle paie sa démagogie : elle défendait depuis des années l'idée que c'était la docilité des ouvriers de Cholet qui lui permettait d'obtenir des avancées. Beaucoup, dans l'entreprise, se sont aperçus que leur docilité était surtout un encouragement pour la direction à amplifier sa politique. La CFDT paie aussi au profit de SUD un comportement peu clair dans la gestion du CE.

Reste que les débrayages dans les ateliers de ces derniers mois, plus les résultats des élections et la remise en route d'un syndicat s'opposant fermement à la direction de Michelin, tout cela a modifié l'ambiance dans l'usine.

Ces résultats sont pris comme une petite victoire, remportée contre Michelin, par tous ceux qui ne supportent plus l'aggravation de leurs conditions de travail.

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