General Motors - Strasbourg : Quatre jours de grève06/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2227.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C167%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Quatre jours de grève

À l'usine General Motors de Strasbourg, lundi 28 mars un mouvement de grève, décidé et organisé par une dizaine de travailleurs de la réception soutenus par la CGT, a entraîné 170 ouvriers de production sur 400, sur les trois équipes car ils en avaient assez des conditions de travail et du racket sur les salaires qu'ils subissent depuis septembre 2010.

Depuis plusieurs mois, les conséquences de l'accord, arraché aux syndicats avec le chantage à la fermeture, sont apparues dans toute leur ampleur.

La diminution du nombre d'ouvriers - 138 partis en 2010, dans le plan de suppression d'emplois -, alors que la production a augmenté, passant de 1 200 boîtes de vitesse par jour à 1 350, rend les conditions de travail insupportables.

À cela s'ajoute la suppression des 17 jours de RTT, remplacés par dix jours de repos soumis à conditions : travailler, sans absence du tout, pendant huit semaines pour avoir droit à prendre un jour de congé, avec l'accord du chef.

De plus, début janvier, le temps effectif de travail, soit 7 heures 10 par jour au lieu des 7 heures 30 auparavant, est devenu la base de calcul pour les primes de nuit, les heures supplémentaires, etc. C'est une perte de salaire pour un certain nombre de travailleurs.

La direction, sentant venir le mouvement, a fait annoncer vendredi 25 mars par les chefs que la participation serait augmentée. Mais cela n'a pas convaincu et le lundi matin, les travailleurs de la réception ont fait venir leur directeur à 6 heures pour demander plus de personnel. Devant son « non » catégorique, ils sont allés dans les ateliers et ont appelé à débrayer. Les ouvriers de production ont suivi à 80 le matin, 70 l'après-midi et une vingtaine en équipe de nuit. La majorité d'entre eux ont continué le mardi et en milieu d'après-midi, la production avait diminué de moitié par rapport à la normale, par manque de bras et de pièces, résultat de la politique du « juste à temps » de la direction !

À la demande d'entretien des travailleurs avec la direction, celle-ci a voulu imposer ses conditions : deux grévistes, contre les six proposés par l'assemblée, et sans délégué CGT tout en demandant la présence du secrétaire du Comité d'entreprise, CFDT, qui clamait haut et fort qu'il était contre la grève. L'assemblée des grévistes a refusé cette condition qu'ils jugeaient, à juste titre, inacceptable. Donc pas d'entrevue.

Mercredi 30, l'entrevue a finalement eu lieu sans représentant de la CGT ni de la CFDT. Le sentiment des travailleurs reçus était que le directeur se fichait d'eux, leur disant par exemple : « Mais pourquoi n'êtes-vous pas venu me voir plus tôt pour discuter de vos problèmes ? ». La seule chose qu'il a proposée était la convocation de deux salariés à la prochaine réunion du Comité d'hygiène et de sécurité pour discuter des conditions de travail.

Jeudi matin 31 mars, devant l'effritement de l'effectif des grévistes, ceux-ci ont décidé de reprendre le travail, attendant l'équipe d'après-midi pour reprendre ensemble. Loin d'être découragée, la majorité se disait contente et fière d'avoir relevé la tête. Et elle l'a fait savoir dans un tract distribué par une partie des grévistes.

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