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- Lutte ouvrière n°2227
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Leur société
Foyers Sonacotra : L'État abandonne le logement social
Lundi 28 mars, le personnel d'Adoma, plus connu sous le nom de Sonacotra, a fait une journée de grève. Un millier de salariés se sont rassemblés devant le siège de la société, à Paris, pour manifester contre leur employeur. Ce dernier, spécialisé dans le logement qualifié de « très social », et en particulier les foyers pour travailleurs migrants, vient d'annoncer la suppression de 266 emplois, soit 10 %. Dans le même temps, il annonce la vente de 6 334 logements, sur son parc de quelque 68 500 logements sociaux. Cette déclaration a provoqué la colère des salariés, qui craignent pour leurs emplois et redoutent la privatisation et le démantèlement des foyers.
Le directeur d'Adoma prétend être acculé à ces mesures par la mauvaise gestion de son prédécesseur, qui aurait occasionné un déficit de 26 millions d'euros. Au passage, salariés (souvent payés au smic) et résidents ont appris que certains cadres étaient rémunérés à hauteur de 80 000 à 120 000 euros par an, avec en cas de départ un pécule de deux ans de salaire ! En tout cas, même s'il y a eu mauvaise gestion, les employés d'Adoma n'ont aucune raison d'en faire les frais.
L'État est l'actionnaire majoritaire de ce bailleur social et, à ce titre, il serait tout à fait logique qu'il intervienne afin de maintenir les emplois. Au contraire, comme dans tant de services à la population, il se désengage. Il a ainsi contribué à ce que la société s'endette, y compris en ayant recours aux emprunts toxiques.
Les syndicats du personnel comme les représentants des résidents craignent que ce désengagement de l'État ne s'arrête pas là. La SNI (Société nationale immobilière), filiale de la Caisse des dépôts et consignations, est le deuxième actionnaire d'Adoma et pourrait devenir, avec la complicité de l'État, son actionnaire majoritaire. Quand on sait que le PDG de la SNI inonde le ministère du Logement de recommandations de vente des logements sociaux, en préconisant la vente de 10 % du parc HLM, on comprend combien les salariés d'Adoma ont raison de se défendre.