Limoges : Les bigots faisaient leur blé... avec l'ergot de seigle !12/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2215.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Limoges : Les bigots faisaient leur blé... avec l'ergot de seigle !

La cour d'appel de Bordeaux vient de confirmer le jugement du tribunal administratif de Limoges déclarant illégales les subventions publiques allouées par les collectivités locales du Limousin aux « ostensions », grandes célébrations religieuses ayant lieu tous les sept ans à Limoges et dans dix-huit autres communes.

En 994, une épidémie de « mal des ardents » (ou ergotisme) était répandue dans le Limousin. Due à l'ingestion d'un champignon parasite dans le pain de seigle (ergot de seigle), cette maladie provoquait des sensations de brûlures intenses et des hallucinations. Pour conjurer le mal, les prêtres se mirent alors à organiser des processions derrière les reliques des saints.

Interdites pendant la période révolutionnaire, les « ostensions » sont redevenues à la mode depuis quelques dizaines d'années. Est-ce à la suite d'une trop grande consommation de certains champignons ou d'une révélation divine ? En tout cas en 2009, le Conseil général et le Conseil régional socialistes ont soudain décidé de financer les confréries religieuses qui les organisent, à hauteur de 23 600 euros pour le premier et 42 000 euros pour le deuxième. Avec l'aide apportée par certaines municipalités, ce sont donc plus de 100 000 euros d'argent public qui ont aidé les curés à « occuper » les rues et les places des villes du Limousin de mars à octobre 2009 !

L'association La Libre pensée a traduit en décembre 2009 les collectivités locales et les confréries devant le tribunal administratif de Limoges qui, s'appuyant sur l'article 2 de la loi de 1905, a déclaré ces subventions illégales. Qu'à cela ne tienne, le président du Conseil régional socialiste, Denanot, a décidé de faire appel, envisageant même, rien que ça, de contester la « constitutionnalité » de l'article en question de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État !

Il en a été pour ses frais, à moins de se pourvoir en Conseil d'État, et les confréries devront rendre l'argent public !

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