Marché de l'immobilier : Bureaux en excès, pénurie de logements12/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2215.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Marché de l'immobilier : Bureaux en excès, pénurie de logements

Une étude que vient de publier un cabinet de consultants en immobilier, Immogroup, pointe un excès de construction de bureaux au détriment de la construction de logements.

En Île-de-France notamment, « depuis une dizaine d'années, le développement de l'immobilier d'entreprise a été clairement privilégié », à « un coût exorbitant ». Des surfaces considérables sur lesquelles auraient pu être construits des logements ont été détournées au profit de la construction de bureaux, « dont la rentabilité fiscale et financière attendue (...) apparaissait bien plus alléchante que celle du logement ». C'était tellement rentable que la mécanique s'est mise à tourner en roue libre, déconnectée des besoins des entreprises, même quand il était devenu patent que de nombreuses constructions nouvelles restaient vides.

Ainsi, au cours de la dernière décennie, des surfaces toujours plus importantes ont été mises à la disposition des chantiers de construction de bureaux et d'entrepôts (+3,1 % par an en moyenne) tandis que de moins en moins de terrains nouveaux étaient réservés aux logements (-2,7 % par an). Il en résulte un excès de locaux professionnels qui, en théorie du moins, contrebalancent le déficit en matière de logements. Même s'il faut « déduire les locaux ou terrains qui, de par leur structure ou leur situation particulière, ne peuvent raisonnablement pas bénéficier d'une transformation ou affectation résidentielle », la comparaison est tout de même « saisissante ». Les auteurs de l'étude en concluent que les surfaces de bureaux en excédent, qui s'accroissent de 1,8 à 2,5 millions de m² par an, auxquelles se surajoutent des bureaux anciens inoccupés, revêtent « quelque chose d'indécent lorsqu'on sait que le nombre des ménages prioritaires ne s'étant pas vu proposer un habitat par le préfet d'Île-de-France avoisinait 12 500 cet été, chiffre en augmentation constante ».

Vu cette situation, une mesure urgente serait de transformer en logements les bureaux vacants qui se prêtent à une telle mutation. Mais l'aberration, c'est que face à un besoin aussi essentiel que le logement, les programmes de construction ne sont lancés qu'en fonction des lois du marché et de l'appétit et de profits des promoteurs.

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