Revenu de solidarité active : 3,8 millions de pauvres contraints de faire avec12/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2215.gif.445x577_q85_box-0%2C10%2C169%2C230_crop_detail.png

Leur société

Revenu de solidarité active : 3,8 millions de pauvres contraints de faire avec

Selon un rapport officiel, fin octobre 2010, 1,8 million de foyers, soit 3,8 millions de personnes en comptant les conjoints ou les enfants, étaient condamnés à survivre avec le RSA. Ce chiffre est en augmentation de 20 % depuis sa création en juin 2009.

Aujourd'hui, 1,15 million des familles perçoivent le RSA « socle », qui a remplacé le RMI et l'Allocation parent isolé, et 659 000 le RSA activité, en complément des revenus de leur travail. Cela signifie que des centaines de milliers de personnes sont contraintes de s'organiser avec moins de 470 euros par mois pour un célibataire et 700 euros pour un couple, et cela, après l'augmentation appliquée le 1er janvier ! La réalité est même en deçà puisque, selon les chiffres du ministère des Solidarités lui-même, le montant moyen du RSA socle atteint 430 euros.

Quant au RSA activité, qui avait été présenté par Sarkozy comme une mesure phare destinée à aider les chômeurs à reprendre une activité, son impact est encore plus limité. Il ne concerne que ceux qui ne travaillent qu'une dizaine d'heures par mois et est soumis à de nombreux abattements, si bien qu'il ne dépasse pas 170 euros en moyenne. Les grands bénéficiaires du RSA activité sont surtout les patrons du commerce ou du bâtiment, qui peuvent ainsi multiplier les petits boulots et les contrats précaires de quelques heures, en comptant sur l'argent public pour compléter les revenus de ces salariés juste assez pour qu'ils ne crèvent pas de faim.

Que le nombre de bénéficiaires du RSA progresse pour atteindre près de 4 millions de personnes reflète une triste réalité : la paupérisation de la population, y compris de ceux qui travaillent. Et les quelques miettes que l'État leur verse n'est rien au regard des milliards qu'il continue à distribuer aux riches et au grand patronat.

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