Les gens du voyage, un statut discriminatoire04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les gens du voyage, un statut discriminatoire

Sarkozy et son gouvernement font délibérément l'amalgame entre gens du voyage, souvent sédentarisés, Tsiganes originaires d'Europe de l'Est pouvant être français depuis des générations, et ceux de nationalité bulgare ou roumaine qui sont récemment arrivés. Le seul point commun est qu'ils sont soumis à un statut spécial, discriminatoire par rapport au reste de la population.

Les « gens du voyage » est un terme administratif créé en 1969 pour désigner les populations qui habitent en caravane ou mobil-home. Ils seraient environ 400 000 en France, vendeurs sur les marchés, saisonniers, travailleurs se déplaçant sur des chantiers ou vivant de petits boulots, chômeurs, etc. Les deux tiers sont en fait sédentarisés, même si une partie se déplace durant l'été, et 95 % d'entre eux sont de nationalité française, y compris la plupart des Tsiganes originaires d'Europe centrale. On désigne habituellement sous le terme de Roms les Tsiganes venant de Roumanie ou de Bulgarie qui ont conservé leur nationalité d'origine. Ils seraient entre 15 000 et 20 000.

Dès l'âge de 16 ans, toute personne n'ayant pas de résidence fixe doit être munie d'un titre de circulation plus ou moins contraignant. Une loi de 1969, reprenant une ancienne loi de 1912 contre les « nomades », impose un livret de circulation à ceux qui exercent une activité professionnelle, ou un carnet de circulation à ceux qui n'ont pas de ressources régulières. Le premier doit être visé une fois par an par un commandant de police, de gendarmerie ou une autorité administrative, et le second tous les trois mois. La Constitution française proclame pourtant l'égalité entre tous les individus et leur libre circulation sur l'ensemble du territoire. Il faut croire que certains sont moins égaux que d'autres.

Il en va de même en ce qui concerne le droit de vote : alors qu'il est demandé à chaque électeur, y compris aux SDF, d'avoir six mois de résidence sur une commune pour pouvoir voter, les gens du voyage doivent faire valoir un rattachement ininterrompu de trois ans à une commune.

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