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- Lutte ouvrière n°2192
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Leur société
Nos lecteurs écrivent : Les handicapés de moins en moins pris en charge
Chers amis,
Atteint depuis l'enfance d'une maladie neurofonctionnelle orpheline, je bénéficie depuis 1996 de l'AAH (allocation adulte handicapé) dont le montant maximum est de 696,63 euros. À ce titre, je bénéficiais aussi de l'AMG (aide médicale gratuite) jusqu'à sa suppression en 2000, par le gouvernement Jospin, lors de la mise en place de la CMU (couverture maladie universelle).
Le montant de l'AAH ayant été fixé au-dessus du plafond de ressources donnant droit à la CMU (aujourd'hui à 634,25 euros), les handicapés n'y ont pas eu droit et ont dû se contenter uniquement de leur AAH. Et chaque fois que le plafond de la CMU était rehaussé, quelques jours plus tard, le montant de l'AAH était lui aussi rehaussé juste assez pour qu'à nouveau ils ne puissent pas bénéficier de la CMU.
Et depuis, les mesures contre les handicapés se succèdent : aux franchises sur les médicaments ainsi que sur les consultations, aux déremboursement de certains médicaments qui touchent tous les malades, viennent s'ajouter pour nous, handicapés, la suppression de la prise en charge à 100 % pour certaines maladies orphelines et la déduction du montant de l'AAH d'un éventuel salaire d'appoint, même de 50 euros par mois.
C'est ce qui m'arrive depuis peu : un médicament que je prends depuis des années, le Lévocarnil, qui m'est indispensable pour un confort de vie acceptable, me coûte aujourd'hui 63 euros par mois, un autre 37 euros par mois... Et alors que j'habite une HLM à Carros, j'achète mes médicaments déremboursés à Saint-Laurent-du-Var, où ils sont moins chers.
Toutes ces mesures à l'encontre des handicapés sont scandaleuses et souvent passées sous silence. Ne pouvant participer mieux à vos activités du fait de mon handicap, je souhaite au moins en informer vos lecteurs.
Fraternelles salutations.
Un lecteur