D'après une étude publiée par la Sécurité sociale, en 2009, plus de 48 000 maladies professionnelles ont été enregistrées en 2009, soit une augmentation de presque 9 % par rapport à 2008.

Il s'agit à 80 % de « troubles musculo-squelettiques », autrement dit « de maux de dos, de douleurs articulaires à la main ou aux épaules et autres tendinites provoquées par le port de charges lourdes, la répétition de certaines tâches ou une mauvaise posture ». En 2009, 564 décès consécutifs à une maladie professionnelle ont été enregistrés contre 425 en 2008, soit une croissance de 32 % en un an.

Ces chiffres témoignent de l'aggravation considérable et régulière des conditions de travail et de l'exploitation auxquelles sont soumis les travailleurs, ouvriers comme employés. Au cours des dix dernières années, le nombre de travailleurs victimes d'une maladie liée à leur activité professionnelle n'a cessé de croître, et s'est même envolé, progressant en moyenne de 13,5 % par an. Et encore, ne sont prises en compte que les maladies professionnelles déclarées et reconnues comme telles.

Dans la même étude, la Sécurité sociale montre que le nombre des accidents du travail aurait baissé : 652 000 recensés en 2009 (dont 543 mortels) contre 704 000 en 2008 (dont 571 mortels) soit près de 7,5 % de moins. En fait, outre que, baisse ou pas, ces chiffres restent à des niveaux inacceptables, scandaleux, il s'agit de toute façon d'une baisse en trompe-l'oeil : d'abord parce qu'elle s'explique, pour l'essentiel, non par une amélioration de la sécurité sur les lieux de travail, mais par les destructions d'emploi liées à la crise et par la progression du chômage. Ensuite parce que ces chiffres sont sujets à caution, dans la mesure où, sous la pression des patrons, de plus en plus d'accidents du travail ne sont pas déclarés.