Affections de longue durée : De nouvelles attaques contre les malades04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affections de longue durée : De nouvelles attaques contre les malades

Le gouvernement veut réduire la liste des affections de longue durée (ALD) donnant droit à une prise en charge à 100 %. Il a fait savoir qu'il commencera par l'hypertension artérielle isolée, sous prétexte que cette maladie serait en elle-même « bénigne », et entraînerait moins de dépenses pour le malade que d'autres affections de la même liste. Mais l'hypertension est justement un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires plus graves. Cette petite mesquinerie entraînera donc un risque supplémentaire pour des milliers de malades désargentés qui n'auront plus les moyens d'être suivis correctement.

Et surtout, c'est un coup d'essai avant une remise en cause plus importante de la prise en charge des affections de longue durée. Cette prise en charge n'est d'ailleurs pas vraiment à 100 % puisque bien des dépenses comme le forfait hospitalier ou les dépassements d'honoraires restent à la charge du malade. Mais elle représente les deux tiers des dépenses de l'assurance-maladie, ce qui explique la volonté du gouvernement de s'y attaquer. Pour financer le déficit de la Sécurité sociale, il préfère mettre en danger la santé publique plutôt que d'écorner les profits des groupes pharmaceutiques.

Cela ne se passera heureusement peut-être pas comme il l'espère : en 2008, la ministre de la santé Bachelot avait déjà essayé de s'attaquer à la prise en charge des ALD, en remettant en cause le remboursement à 100 % des médicaments d'accompagnement (dits « de confort » !) pris par les personnes en ALD, mais elle avait dû reculer devant les protestations.

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