L'Oréal - Chevilly-Larue (Val-de-Marne) : Parce qu'ils nous volent bien !04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

L'Oréal - Chevilly-Larue (Val-de-Marne) : Parce qu'ils nous volent bien !

Jean-Paul Agon, le directeur général de L'Oréal, a écrit aux salariés pour leur dire que « l'affaire Bettencourt » était strictement familiale et privée et que L'Oréal, donc les salariés, n'étaient pas du tout concernés. D'après lui, ces derniers auraient un devoir de réserve et il suggère même des réponses à donner pour défendre l'entreprise dans l'entourage personnel et professionnel de chacun.

Tous les salariés le savent, la famille Bettencourt est actionnaire majoritaire de L'Oréal. Elle possède 31 % du groupe. Pour que les actionnaires soient plus riches, il faut que les profits augmentent année après année, chacun en a fait les frais car les conditions de travail et de salaire en découlent directement. En 2009, les actionnaires ont touché près de 44 % des profits réalisés, qui s'élevaient à près de deux milliards. Liliane Bettencourt a empoché 280 millions d'euros alors que, dans le même temps, l'augmentation générale des salaires a été de 1 % et qu'il n'y a eu aucune augmentation générale entre 2004 et 2008 !

Avec cette « affaire Bettencourt » beaucoup ont découvert la fortune colossale de la patronne, dont ils n'imaginaient même pas l'ampleur. Une fortune accumulée grâce à l'exploitation des salariés : blocage des salaires, gel des embauches depuis 2009, fermetures d'usines dans le monde, comme celles de Monaco, d'Espagne ou des Pays-Bas, intensification du travail dans les usines, les labos et les bureaux. Sans oublier la récente baisse des effectifs dans les usines où la direction vient de mettre en place des plans de cessation anticipée d'activité, les départs n'étant pas remplacés. Quant au fait que le bouclier fiscal lui permette de recevoir trente millions d'euros, cela a été la cerise sur le gâteau !

Mais, ce qui indigne particulièrement, c'est le gel des embauches. Les stagiaires, les apprentis, main-d'oeuvre corvéable et pas chère, ne font que passer alors qu'il y a largement de quoi les embaucher.

Bref, ce feuilleton montre des actionnaires s'enrichissant sans borne, liés à des politiciens à leur service, de quoi mettre les salariés de L'Oréal, vraiment en colère.

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