Selon le département des statistiques du ministère du Travail et Pôle emploi, le chômage a de nouveau augmenté en juin avec 15 600 chômeurs de plus. On frôle ainsi la barre des quatre millions de chômeurs dans le pays. Les jeunes, les femmes sont particulièrement touchés. Mais la progression la plus spectaculaire touche les plus de 50 ans : 1,4 % de chômeurs supplémentaires dans cette catégorie au mois de juin et près de 18 % sur l'année ! Rien d'étonnant à cela puisque les travailleurs de plus de cinquante ans sont, en général, parmi les premiers touchés dans les plans de licenciements.

Les patrons se débarrassent ainsi des salariés les plus âgés, prétextant leur fatigue, leur manque de performances, leur inaptitude aux nouvelles technologies, préférant embaucher des jeunes en contrat précaire à des salaires bien inférieurs. Ils sont ainsi gagnants sur tous les tableaux.

Selon le Bureau international du travail (BIT), la hausse du nombre de chômeurs s'est élevée à près de 10 % en France en 2009. Près de 40 % des salariés de plus de 54 ans n'ont pas d'emploi et n'ont guère de chance d'en retrouver un. Cette hausse du chômage va de pair avec une augmentation des emplois précaires : fin 2009, près de 80 % des embauches étaient des contrats à durée déterminée (CDD).

Voilà des chiffres qui émanent d'organismes officiels et qui contredisent les récentes déclarations du gouvernement Sarkozy-Fillon sur la prétendue « sortie de crise » et autre « baisse du chômage ». Et encore, ces chiffres sont bien en dessous de la réalité, puisqu'ils ne tiennent pas compte des milliers de chômeurs systématiquement radiés pour un oui ou pour un non et de tous ceux qui, découragés, ne sont plus inscrits à Pôle emploi.