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Dans le monde
Grèce : Les camionneurs contre le gouvernement
Après une semaine de grève, les camionneurs grecs ont cessé leur mouvement dimanche 1er août. Parmi les mesures d'austérité liées au plan « d'aide » de l'Europe et du FMI et appliquées par le gouvernement socialiste de Papandréou, se trouve l'ouverture à la concurrence, c'est-à-dire la fin de la réglementation limitant l'accès à certains métiers. Les propriétaires de camions et de camions-citernes, qui avaient acheté leur licence fort cher, protestaient contre le projet du gouvernement de libéraliser la profession et de baisser le prix des licences.
Les conducteurs ont donc aligné leurs camions le long des routes et des autoroutes, sans entraver la circulation mais en bloquant l'approvisionnement, en particulier en carburants. La confrontation des grévistes avec la police a été assez rude ; le ministre des Transports a décrété la réquisition des camionneurs, une mesure qui, bien qu'elle expose, en cas de refus, à une arrestation ou à la perte de la licence, est quasi-inapplicable. Le gouvernement a finalement décidé de recourir à l'armée pour ravitailler les hôpitaux, les aéroports, les centrales électriques et les îles.
Moyennant la levée de la réquisition d'un côté et de l'autre la promesse de ne pas recourir à de nouvelles mobilisations d'ici à la fin septembre, où le projet de loi arrive au Parlement, les camionneurs ont repris le travail. Leurs représentants, qui réclament que ce projet leur accorde des compensations financières, vont continuer leurs discussions avec le ministre des Transports.
Rien n'est donc réglé, ni pour les camionneurs, ni pour les autres professions « protégées », professions libérales (notaires, avocats, etc.), qui s'apprêtent à monter au créneau. En menant sa politique d'austérité, le gouvernement socialiste pourra prétendre qu'il s'en prend à tout le monde et pas seulement aux salariés. Mais il est sans doute en train de rejeter toute cette partie de l'opinion du côté de la droite conservatrice sans pour autant aller prendre l'argent là où il est vraiment, dans les coffres des banques et des grands trusts capitalistes.