La discrimination opérée par Sarkozy et consorts à l'encontre des Roms a des relents xénophobes qui font penser à la politique menée contre eux par le gouvernement de Vichy, durant la Seconde Guerre mondiale.

En France, les Tsiganes n'ont pas été victimes d'extermination massive comme ils le furent dans l'Allemagne nazie, et seule une minorité d'entre eux fut déportée. Mais le régime de Vichy a suivi les ordres de l'occupant en les internant dans des camps. En fait, dès le 6 avril 1940, un décret de la IIIe République moribonde assigna les Tsiganes à résidence, sous prétexte qu'ils étaient soupçonnés d'espionnage ! Cette politique fut poursuivie par le régime de Vichy. En août 1940, il existait vingt-cinq camps d'internement pour les Tsiganes, dans des forts, des carrières, des gares abandonnées, ou dans les camps qui avaient été créés pour y enfermer les républicains espagnols ou les réfugiés allemands anti-nazis. Les conditions d'internement variaient selon les lieux, mais bien souvent les Tsiganes y vécurent dans le dénuement le plus complet. Six mille d'entre eux furent internés dans ces camps de concentration français.

Cette situation se prolongea après-guerre : fin mai 1946, soit un an après la signature de l'armistice, quatre camps fonctionnaient encore.