Le 1er août, la Banque de France a fait passer le taux d'intérêt du livret A de 1,25 à 1,75 %. Il était descendu à 1,25 % en août 2009 car, d'après les calculs de l'Insee, les prix auraient reculé l'année précédente.

Cette décision concerne une soixantaine de millions de livrets A sur lesquels sont déposés 180 milliards d'euros. Le livret A draine en effet massivement l'épargne des milieux populaires parce que les économies qu'on y place sont relativement protégées de la dévalorisation de l'argent liée à l'inflation, et surtout parce que l'on peut y puiser à tout moment.

De là à parler de « bonne nouvelle », comme l'a fait Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, c'est aller un peu vite.

D'abord, le Livret A ne fait que suivre la hausse du taux de l'inflation, sur lequel il est officiellement indexé, ce qui est bien le moins. Mais qu'est-ce qu'un rendement de 1,75 %, comparé à ceux qu'engrangent les spéculateurs et le capital financier ? Rien que cette semaine, la BNP Paribas, deuxième banque de la zone euro pour la capitalisation boursière, a annoncé un bénéfice par action ordinaire en hausse de 25 % pour le 1er semestre 2010 par rapport au 1er semestre 2009.

25 % pour six mois contre 1,75 % l'an, qui dit mieux ?