Île de la Réunion : Grève au journal Le Quotidien de la Réunion04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Île de la Réunion : Grève au journal Le Quotidien de la Réunion

La grève au journal Le Quotidien de la Réunion qui a débuté le 12 juillet a pris fin le 26 du même mois. Au plus fort du mouvement 90 % des 145 salariés étaient mobilisés.

Les travailleurs réclamaient une augmentation de salaire que le patron leur refusait depuis octobre 2008. Lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) de 2010, la direction ne leur proposait encore que 0,5 %. Les grévistes demandaient, eux, une augmentation de 150 euros pour tous, ainsi que le versement d'une prime d'intéressement aux résultats équivalente à un mois de salaire.

Le 16 juillet, les grévistes ont été rejoints dans la grève par les travailleurs de Run Press, filiale du Quotidien, chargée de la distribution du journal. Ils revendiquent la même augmentation salariale mais, en plus, une majoration de 15 % pour le travail de nuit et les congés payés. À Run Press, les salariés prenant des congés sont tenus de trouver eux-mêmes leurs remplaçants et de les payer sur leurs deniers.

Les grévistes du Quotidien ont pris plusieurs initiatives en direction de la population, comme la diffusion de tracts où il était rappelé le faible montant de leurs salaires (1 139 euros pour une employée ayant vingt ans d'ancienneté) comparés aux sommes considérables versées aux dirigeants et aux actionnaires (1,1 million d'euros en 2007). Il y eut un rassemblement auquel ont participé des dizaines de travailleurs, des conférences de presse et la confection d'un journal de la grève intitulé Le kotidien en lutte. Toutes les décisions étaient prises en assemblée générale.

Au bout de quinze jours, la direction, qui refusait tout contact, a fini par reculer et un protocole de fin de conflit a été trouvé et accepté par les grévistes. Si les travailleurs avaient eu tout ce qu'ils réclamaient, le coût pour la direction se serait élevé à 200 000 euros pour une année. Les grévistes ont en fait obtenu l'équivalent de 130 000 euros, sous forme de diverses primes et d'augmentations différenciées selon les niveaux de salaire, sans que les plus bas d'entre eux soient lésés.

L'accord stipule enfin que les deux semaines de grève seront prises moitié sur les congés annuels des grévistes, moitié sur leurs RTT. Au final cette grève s'est traduite par un recul du patron du Quotidien et a été ressentie comme un succès par les grévistes.

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