Pénibilité : Un dispositif inacceptable04/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2192.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénibilité : Un dispositif inacceptable

Parmi toutes les dispositions de la réforme des retraites projetée par le gouvernement, le dispositif dit de « prévention et de compensation de la pénibilité » est parmi les plus insupportables.

Osant parler de « prise en compte de l'usure au travail », le gouvernement se propose de maintenir le droit au départ en retraite à 60 ans à taux plein à condition que l'état de santé du travailleur soit « dégradé à la suite d'expositions à des facteurs de pénibilité liés à des contraintes physiques marquées, à un environnement physique agressif ou à certains rythmes de travail ». Encore sera-t-il exigé que l'incapacité du travail atteigne au moins 20 % et que les travailleurs eux-mêmes fassent la démonstration qu'ils sont suffisamment usés, voire handicapés, pour obtenir un départ à la retraite à 60 ans !

L'on connaît la façon dont la médecine du travail en général, la médecine patronale se comportent aujourd'hui, et comment et avec quel parti-pris antiouvrier s'exercent les contrôles médicaux de la Sécurité sociale. Ces gens-là ont déjà estimé que les personnes concernées par l'inaptitude au travail n'excéderont pas 10 000 par an. C'est un chiffre dérisoire quand, chaque jour dans les entreprises, et pas seulement celles de production, les travailleurs constatent la dégradation des conditions de travail dont ils sont des centaines de milliers à être victimes : les horaires en équipe, de jour comme de nuit, les heures supplémentaires imposées le dimanche comme la semaine, l'annulation des RTT, les chaînes de montage au rythme accéléré, les pressions répétées dans les centres d'appel et autres bureaux, qui peuvent conduire des travailleurs jusqu'au suicide, les travaux physiques sur les chantiers par tous les temps, etc.

À faire des économies sur tout pour maintenir ou grossir leurs profits, les capitalistes exploitent sans retenue la vie et la santé des travailleurs. Et c'est bien pourquoi, aujourd'hui, la réduction du temps de travail, l'avancement, et non le recul, de l'âge de la retraite, ainsi que le partage du travail entre tous, qui permettrait aux jeunes d'avoir un emploi et aux plus âgés de se reposer, ne seraient que justice.

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