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Fermeture des blocs opératoires : Bachelot recule... sans renoncer
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a annoncé le 27 juillet le report du décret de fermeture des 54 services de chirurgie qui avaient pratiqué moins de 1 500 opérations chirurgicales annuelles entre 2007 et 2009. Elle veut prendre « le temps qu'il faudra pour expliquer le pourquoi de ces fermetures ». Mais dans le même temps, le ministère de la Santé précise qu'il n'y a pas de remise en cause du « principe de ces fermetures ».
Même si ce n'est qu'un report, la ministre aura bien du mal à expliquer et à convaincre. Cette décision a provoqué une levée de boucliers, et pas seulement du personnel de ces services, chirurgiens, infirmiers ou aides-soignants, mais aussi des élus, des maires et des habitants de ces villes, ceux qui ne veulent pas voir leur ville devenir un désert et être obligés de faire des dizaines de kilomètres pour se faire opérer, comme c'est le cas maintenant pour accoucher dans certaines régions où des maternités ont été fermées. Ils ne veulent pas non plus qu'après la fermeture du bloc opératoire, ce soit l'hôpital qui ferme, ne serait-ce que parce que, dès lors qu'il n'y a plus de bloc opératoire, il n'y a plus d'anesthétiste, donc plus de maternité... Que resterait-il alors de l'hôpital ?
Tous rejettent aussi le prétendu argument qui lie le faible nombre d'actes à un risque accru pour la sécurité des patients. D'abord parce que les chirurgiens n'opèrent pas forcément dans un seul hôpital et, quitte à comptabiliser, ce serait par chirurgien qu'il faudrait tenir une comptabilité et pas par service. Ensuite parce que certaines opérations comme les coloscopies et les césariennes n'ont pas été comptabilisées par le ministère. Enfin, comme le dit le président de l'Association des petites villes de France, comment justifier « qu'avec 1 510 actes un hôpital marche, et qu'avec 1 490 il ne marche plus... »
Alors Roselyne Bachelot a peut-être reculé temporairement, ce qui est déjà une bonne chose, mais le gouvernement n'a pas renoncé à sa politique de démantèlement de l'hôpital public et de réduction systématique de ses moyens et de son personnel, une politique dont la principale conséquence est de priver la population des possibilités de se soigner correctement et pas seulement dans les petites villes.