La fédération CGT de la métallurgie : Où mène le syndicalisme de participation !26/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2143.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La fédération CGT de la métallurgie : Où mène le syndicalisme de participation !

Un rapport du secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, Philippe Martinez, destiné à préparer le 49e congrès confédéral, s'en prend hypocritement aux luttes menées par les salariés des usines condamnées à la fermeture par les patrons pour obtenir des indemnités de licenciement les plus élevées possible.

Il y écrit en effet : « Nous avons souvent eu à regretter les luttes autour des modalités de départ et des fameux chèques à la valise. » « Beaucoup se sont emparés de cet état de fait pour cultiver la résignation. Des luttes importantes comme les Caterpillar, les Celanese ou encore les Continental ont marqué l'opinion publique grâce à un relais médiatique plutôt malsain. » Avec cette dernière remarque, sur le caractère « malsain » du « relais médiatique », on entre dans le domaine de la calomnie et de la crapulerie. Mais il est vrai que, si les travailleurs de Continental n'avaient compté que sur les dirigeants de la confédération et des fédérations CGT pour faire connaître leur lutte, ils auraient pu attendre longtemps !

Martinez a une autre idée des luttes à mener. « Pour inscrire nos luttes dans la durée, il faut travailler des constructions revendicatives, sociales, industrielles, réellement à l'offensive. » En clair, derrière ces propos alambiqués, il faut comprendre que les seules luttes valables pour lui sont celles qui se donnent pour but d'empêcher la fermeture des entreprises. Et d'ajouter plus loin : « Nous avons besoin d'une initiative porteuse de perspectives, pas d'un enterrement de première classe. Pourquoi ne pas imaginer des salariés qui défilent en affichant leur savoir-faire et les produits qu'ils fabriquent ? Pourquoi ne pas réfléchir à la présence massive en début de cortège de salariés qui ont préservé leurs sites et leurs emplois, les Faurecia, les Saunas, les SBFM et d'autres ? »

Il est vrai que le problème de l'heure, ce serait d'imposer l'interdiction totale des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Mais pour cela il faudrait une lutte de l'ensemble des travailleurs. Ce serait le rôle de la CGT de la préparer, par des actions visant à redonner confiance à la classe ouvrière dans ses forces, dans sa capacité à faire reculer le patronat et le gouvernement. Mais ce n'est pas cela l'objectif de la direction de la CGT. Comme l'écrit très justement Martinez : « Nous avons connu le pic des mobilisations nationales le 29 janvier et le 19 mars. » Oui, mais après ? Après il y a eu le succédané de manifestation nationale du 1er mai, la journée où chaque syndicat faisait ce qu'il avait envie de faire du 26 mai, et les manifestations du samedi 13 juin, évidemment sans grèves à la clef. Autant dire que les directions confédérales n'ont rien fait pour renforcer la mobilisation des travailleurs, bien au contraire.

Et que des dirigeants responsables de cette politique opposent leurs prétendus objectifs de maintien en activité des entreprises aux luttes de travailleurs qui, le dos au mur, essaient de partir dans les moins mauvaises conditions possibles, est indécent.

La CGT a été construite par des militants qui étaient partisans de l'abolition du salariat. Cela ne les empêchait pas de diriger des luttes pour l'augmentation des salaires, ou pour la diminution de la durée du travail, puisque l'objectif de la journée de huit heures fut longtemps au coeur de ses préoccupations.

La CGT d'aujourd'hui a renoncé officiellement depuis longtemps (au lendemain des événements de 1968) à l'abolition du salariat. Elle n'envisage son action que dans le cadre du système capitaliste, qu'en gestionnaire, en syndicat de « proposition » (à l'égal de la CFDT) qui prétendrait expliquer aux patrons comment ils pourraient mieux gérer leur entreprise. Et quand des travailleurs se battent pour obtenir de ne pas partir au chômage avec seulement les dérisoires indemnités légales, ces dirigeants expliquent, comme Estrosi, le ministre du Travail, que les « primes de licenciement » ne sont pas une solution, et en plus ils les calomnient.

C'est cela qui est malsain.

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