Violences policières à Argenteuil (Val-d'Oise) : Vérité et justice sur la mort d'Ali Ziri26/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2143.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences policières à Argenteuil (Val-d'Oise) : Vérité et justice sur la mort d'Ali Ziri

La version de la police sur une mort naturelle de M. Ali Ziri, lors de son interpellation le 9 juin dernier à Argenteuil, est remise en cause. En réalité, il serait décédé à cause des coups de policiers.

Ce 9 juin, suite à un contrôle routier, deux retraités d'origine algérienne sont interpellés par trois policiers et embarqués au commissariat d'Argenteuil. Quelques heures plus tard, l'un d'eux, M. Ali Ziri, 69 ans, est transporté inconscient à l'hôpital d'Argenteuil. Il y décède le 11 juin.

Dans les jours suivant ce drame, le conducteur ami de la victime témoigne contre les injures racistes et les violences qu'ils ont subies lors de leur arrestation. Ils ont été menottés et traînés au sol, puis tabassés dans le fourgon policier, affirme-t-il. Des proches du défunt en se rendant à l'hôpital ont vu des traces de coups sur le corps d'Ali Ziri.

Malgré ces témoignages, l'enquête confiée au commissariat d'Argenteuil concluait à un décès lié à des problèmes cardiaques et pulmonaires et écartait tout traumatisme dû à des coups. Rapidement l'affaire fut classée.

À Argenteuil, où il vivait depuis cinquante ans, M. Ali Ziri était connu pour sa gentillesse et sa disponibilité pour aider les autres. Les circonstances de sa mort y ont soulevé beaucoup d'émotion et de colère, en particulier parmi ses camarades immigrés retraités. Le 24 juin, 500 personnes ont manifesté pour dénoncer ce qu'ils estiment être un crime et réclamer la vérité.

Un collectif dénommé « Vérité et justice pour M. Ali Ziri » s'est constitué. Sa mobilisation ainsi que celle de la famille ont abouti à la réouverture début juillet d'une nouvelle instruction pour « homicide involontaire ». La juge a ordonné une contre-autopsie, dont les résultats préliminaires sont sans équivoque : la mort de M. Ali Ziri serait due a une anoxie, c'est-à-dire un manque d'oxygène, et 27 hématomes ont été relevés sur son corps, le plus long mesurant 17 centimètres.

Pour le moment, les trois policiers certainement responsables de ce décès restent impunis et... patrouillent toujours dans les rues d'Argenteuil, entièrement couverts par leur hiérarchie.

Le 11 septembre prochain, trois mois jour pour jour après la mort d'Ali Ziri, un rassemblement est prévu sur la dalle d'Argenteuil, pour que la vérité éclate et que la justice soit enfin rendue. Les militants de Lutte Ouvrière d'Argenteuil s'associent à cet appel.

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