Faute d'assistance, 73 migrants originaires d'Éthiopie et d'Érythrée sont morts de faim et de soif en mer Méditerranée, dans le canal de Sicile, l'une des zones les plus patrouillées au monde. Seuls 5 rescapés ont été recueillis par la marine italienne au large de Lampedusa. Ils sont, malgré leur état de santé, sous le coup de poursuites pour le délit d'immigration clandestine. Ils ont pu faire le récit de leur calvaire à la presse. Partis à 78 à bord d'un bateau de 15 mètres de long, ils se sont embarqués, poussés par la misère, pour tenter la traversée entre la Libye et l'île italienne de Lampedusa. Les passeurs ne les ayant pourvus que de six jours de carburant, le bateau a dérivé pendant vingt jours. D'après les témoignages des survivants, ils ont croisé une dizaine de bateaux. Seul l'un d'entre eux, un bateau de pêcheurs, a daigné s'arrêter pour leur donner des vivres et de l'eau, les autres ont fermé les yeux et n'ont même pas alerté les autorités pour leur porter secours. C'est que, comme le rappelait un pêcheur interviewé, le gouvernement italien a instauré un délit à l'aide à l'immigration illégale, pour les pêcheurs qui recueillaient des clandestins en détresse, ce qui les rend donc passibles de poursuites.

C'est bien la politique des pays riches à l'égard de l'immigration clandestine qui est responsable de cette barbarie, et pas seulement celle de l'Italie. Dans tous les pays d'Europe, les gouvernements dressent, en vain, des barrières pour dissuader les habitants des pays pauvres de fuir la famine et la misère. Cela ne fait que renforcer la mafia des passeurs, cela ne fait que rendre plus dramatiques et mortelles les conditions d'immigration !