La France, championne de la lutte contre la pandémie ?26/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2143.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La France, championne de la lutte contre la pandémie ?

Roselyne Bachelot ne cesse de répéter que la France est le pays le mieux préparé au monde contre la pandémie de grippe A H1N1.

On ne sait pas si tous les ministres de la Santé du monde disent la même chose dans leur pays, mais il est visible que la préparation ici n'est pas sans défaut. Le gouvernement n'a pas lésiné quand il s'agit d'acheter des médicaments ou des vaccins à l'industrie pharmaceutique, mais cela ne peut pas suffire contre la maladie : il faudrait du personnel soignant, notamment des médecins, et des lits d'hospitalisation pour les cas graves. Or la politique de tous les gouvernements ces dernières années a consisté à fermer des lits dans les hôpitaux et à maintenir le numerus clausus, c'est-à-dire un nombre limité d'étudiants en médecine. Le résultat, c'est qu'il manque de médecins dans de nombreuses régions ou en banlieue parisienne et que les urgences hospitalières sont chroniquement débordées même en l'absence d'épidémie.

Le plan contre la pandémie est plein de voeux pieux. Il prévoyait entre autres que des médecins libéraux iraient voir les patients à domicile pour limiter la contagion. C'était certainement une bonne idée, mais le plan ne disait pas où trouver les médecins pour appliquer cette mesure. D'ailleurs le gouvernement a dû finir par se rendre compte du problème puisqu'il a changé son fusil d'épaule et qu'il préconise maintenant que les patients se déplacent chez leur médecin. Pour éviter qu'ils contaminent les autres patients, le gouvernement demande aux médecins libéraux de se débrouiller pour les examiner à des horaires ou dans des lieux différents. C'est clairement impossible, surtout si l'épidémie se développe. Mais qui ira voir ce qui se passe dans le « secret » des cabinets des médecins libéraux ?

Pour faire face à l'absence d'une partie du personnel soignant, le plan prévoit la mise en oeuvre d'une réserve sanitaire, en clair : des étudiants et des retraités récents. Pour les médecins, cette mesure frise le ridicule puisqu'il est fréquent d'arrêter de travailler à 65 ans ou même au-delà. Les « jeunes retraités » risquent de ne plus être très en forme. Même pour utiliser les vaccins achetés à grands frais, on risque de manquer de personnel.

En fait, la pandémie risque bien de mettre en évidence toutes les failles du système de santé que Roselyne Bachelot et ses semblables se sont acharnés à creuser ces dernières années.

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