Pénurie d'eau : Une catastrophe capitaliste, qui n'a rien de naturelle26/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2143.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pénurie d'eau : Une catastrophe capitaliste, qui n'a rien de naturelle

Alerte à la pénurie d'eau dans plusieurs régions, le Sud-Ouest bien sûr, comme souvent, mais aussi le Poitou-Charentes, Rhône-Alpes, ou encore la région parisienne. Les mesures de restriction d'eau mises en place au début de l'été dans 45 départements s'étendent de façon drastique ces jours-ci. Une bonne partie des cours d'eau sont pratiquement à sec et les nappes phréatiques largement entamées. Mais il ne s'agit pas d'une catastrophe naturelle. Si la sécheresse du mois d'août n'a rien arrangé, il s'agit avant tout des conséquences de la politique des gros trusts de l'agroalimentaire qui dictent leur loi aux gouvernants, ici comme à Bruxelles.

En effet cette pénurie d'eau est directement liée au pompage forcené de millions de mètres cubes d'eau opéré par les agriculteurs, dans le cadre de l'expansion de l'irrigation ces dernières années. Selon les sources, 60 à 80 % de l'eau consommée dans le pays est destinée à l'irrigation. Le développement de cette irrigation débridée n'a qu'une cause, la culture du maïs, qui ne correspond à aucun besoin impératif, mais qui sert seulement les intérêts financiers des géants européens de l'agroalimentaire. La culture du maïs irrigué reçoit des aides majorées de 66 % de la part de la Communauté européenne. Alors, comme l'eau ainsi pompée n'est pas payée par les agriculteurs, partout dans le pays on a assisté à la course pour transformer de nombreux champs en cultures de maïs irriguées. Résultat, plus de 90 % des consommations d'eau pour l'irrigation y sont consacrées. Et du coup même en Picardie ou en Normandie, qui sont pourtant des régions naturellement bien arrosées, on en vient à manquer d'eau !

Les particuliers sont taxés plusieurs fois : en tant que consommateurs (les Agences de l'eau augmentent les factures pour leurs investissements), en tant que contribuables (les collectivités locales subventionnant des retenues d'eau pour l'agriculture), et ils subissent en plus les éventuelles restrictions...

Et tout cela n'empêche pas ministres et pouvoirs publics, sans gêne et avec le plus grand culot, d'appeler toute la population au « civisme » pour économiser l'eau, et de demander aux particuliers de vérifier que leur robinet ne goutte pas !

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