Collectivités locales : Les déficits des départements payés par les classes populaires26/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2143.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collectivités locales : Les déficits des départements payés par les classes populaires

Recettes en baisse, dépenses en hausse, telle est l'équation dans laquelle se débattent les collectivités locales, en particulier les départements. Le ministère de l'Intérieur a publié les budgets primitifs votés par ceux-ci pour l'année 2009. Bien que prévisionnels, ceux-ci montrent comment l'étranglement financier des collectivités pèse de façon croissante sur les classes populaires.

Côté recettes, la crise immobilière a déjà signifié une baisse importante de leurs revenus fiscaux, les départements encaissant des droits de mutation à chaque transaction.

Enfin, sous couvert de décentralisation, les « transferts de compétences » ont signifié que les départements ont aujourd'hui la charge de dépenses qui s'envolent alors que les compensations par l'État sont de plus en plus réduites.

C'est en particulier le cas des aides sociales, RMI, RSA, aide personnalisée d'autonomie (APA), aide sociale à l'enfance (ASE), dont le nombre de bénéficiaires, avec la crise et le vieillissement de la population, ne cesse de progresser.

Les départements ont prévu une hausse moyenne de 7,4 % de leurs dépenses nettes d'aide sociale (en particulier de l'APA). Ce chiffre est pourtant sans doute sous-estimé, car il ne tient pas compte de la montée importante du nombre de érémistes depuis le début de l'année.

Les départements les plus populaires sont bien sûr en première ligne, comme la Seine-Saint-Denis. Les dépenses d'aide sociale y sont déjà les plus élevées de la métropole et le budget du département prévoit une progression nette de 13,1 %.

C'est que l'État se dégage de plus en plus des dépenses sociales. Dans cette période de crise et de montée de la misère, il ne se soucie que de voler au secours des banques, des grandes entreprises et des plus riches. Aux collectivités locales de se débrouiller pour boucler leur budget ! Les départements s'endettent de plus en plus et augmentent les impôts locaux. Si bien que l'endettement progresse de 12,5 % en moyenne, ce qui signifie à terme des annuités de remboursements encore plus élevées et un transfert encore plus massif des ressources des collectivités dans les poches des banquiers et rentiers de tout acabit.

Quant à l'augmentation des impôts locaux, elle va frapper de plein fouet les classes populaires puisque, sur l'ensemble de la France, ceux-ci rapporteront près de 11 % de plus, dont 6,1 % par l'augmentation des taux.

Une ponction supplémentaire et insupportable, alors que nombre de familles ouvrières se débattent quotidiennement avec des revenus amputés par le chômage partiel ou total, les licenciements et l'explosion de la précarité.

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