La Poste Paris 08 : Les facteurs font reculer la direction21/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2077.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Paris 08 : Les facteurs font reculer la direction

Les facteurs du bureau de poste du 8e arrondissement de Paris, au bout d'une semaine de grève, viennent d'obtenir la remise de 17 postes de travail sur les 67 que la direction avait supprimés, il y a juste quelques mois. Il s'agit incontestablement d'un recul, assez inhabituel.

C'est, sur Paris, la première grève depuis longtemps qui fait suite à la mise en place effective d'une réorganisation.

En janvier, le dernier projet de restructuration du bureau avait déjà entraîné en réaction une grève de trois jours. Cette grève avait permis de ramener de 111 à 67 les suppressions d'emplois et la transformation des 20 contrats CDD en CDI, transférés sur d'autres centres.

Ces suppressions d'emplois permanentes sont la situation que connaissent tous les travailleurs de La Poste, à Paris comme en province. Ce sont des dizaines de milliers d'emplois que La Poste veut supprimer.

Malgré le recul imposé après la grève de janvier, depuis le démarrage effectif de la réorganisation, il y a quelques semaines, beaucoup de facteurs n'en pouvaient plus des tournées surchargées, des fins de service à 14 h, voire au-delà. Certains étaient à la limite de craquer et d'autres tombaient carrément malades. Et tout cela avec un directeur qui, s'il s'était fait plus petit pendant la grève, reprenait du poil de la bête pour imposer aux facteurs des conditions impossibles.

Trois semaines après la mise en place de ces suppressions d'emplois, les facteurs ont donc demandé aux syndicats de déposer un préavis, et ils se sont remis en grève, cette fois, encore plus nombreux qu'en janvier. Fait remarquable, aussi bien les facteurs les plus touchés que les autres ont participé à cette grève, qui, quasiment jusqu'au bout, a regroupé la majorité des quelque trois cents salariés du site.

La direction a dû constater qu'il s'agissait d'un véritable ras-le-bol. Dès le début de la grève, la direction départementale a " lâché " le directeur du bureau qui était, selon elle, " fatigué " et qui est parti en catimini. Après le départ de ce cadre trop gênant, elle comptait que la grève s'arrête sur cette nouvelle. Mais si celle-ci a ravi les grévistes, la grève n'en a pas moins continué avec une participation de 66 % pendant plusieurs jours. La direction a lâché d'abord 5, puis 12, puis finalement 17 emplois au bout de trois jours. Les grévistes demandaient vingt emplois minimum.

Si finalement, la direction n'a pas été jusque-là, les grévistes ont tenu à rester encore deux jours de plus en grève, pour lui montrer qu'elle n'était pas quitte à leurs yeux. Tout le monde a repris la tête haute, car passer en quatre mois de 111 emplois supprimés à 50 est apparu à tous comme un vrai recul imposé à la direction. Cette grève n'a pu que renforcer le moral et la conscience de leur force, pour tous ceux qui l'ont vécue, et tous ceux qui l'ont regardée avec sympathie, en attendant qu'un mouvement, rassemblant au moins tous les secteurs de La Poste, puisse donner un coup d'arrêt véritable à ces plans qui attaquent les postiers les uns après les autres et se succèdent de façon continue.

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