Le sénateur Marini, rapporteur du Budget au Sénat, a déclaré que 843 redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ont quitté la France en 2006 pour y échapper, soit plus de deux par jour. Ces " évadés fiscaux " seraient 200 de plus que l'année précédente, et ils auraient emporté 2,8 milliards d'euros avec eux, déplore-t-il.

C'était, il est vrai, avant la pluie de cadeaux dont le gouvernement a généreusement arrosé les plus aisés : baisse des impôts, des droits de succession, des cotisations sociales pour nombre d'entreprises, bouclier fiscal passant de 60 à 50 %, etc. Mais le sénateur, qui fait de l'ISF sa bête noire, pense cependant que cette évasion fiscale va se poursuivre.

Pourtant, rien ne dit que ce soit à cause de l'ISF que quelques centaines de riches sont partis s'installer à l'étranger avec leur fortune, et non pas, tout simplement, par choix personnel ou... parce qu'ils en avaient les moyens. Et puis, quand le gouvernement prélève 15 milliards d'euros sur le budget de l'État pour les offrir aux privilégiés, n'est-ce pas déjà de l'évasion fiscale ? Ce sont des impôts payés en moins et qui restent dans les poches d'une minorité de riches. Voilà comment, sous prétexte d'éviter l'évasion fiscale, on l'institutionnalise.