Lycée Arthur-Rimbaud - La Courneuve (93) : Une enseignante de 62 ans menacée de licenciement21/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2077.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Arthur-Rimbaud - La Courneuve (93) : Une enseignante de 62 ans menacée de licenciement

Au lycée professionnel Arthur-Rimbaud, de La Courneuve, une professeur de français âgée de 62 ans, et qui enseigne depuis vingt et un ans, est en passe d'être licenciée par l'Éducation nationale pour le motif " d'insuffisance professionnelle ". Le conseil de discipline qui la convoquait mercredi 14 mai s'est prononcé pour son licenciement. La décision finale dépend maintenant du ministre.

Aucune faute professionnelle ne lui est reprochée. Aucun fait marquant n'a même été cité en sa défaveur. Le motif " d'insuffisance " est prononcé sur la base de deux rapports d'inspection datant de mai 2006 et décembre 2007, réalisés dans des classes de BEP, parmi les plus difficiles du lycée.

C'est clairement quand elle a atteint l'âge de 60 ans que la procédure a été engagée. Comme pour un nombre croissant de salariés, prendre sa retraite à 60 ans signifierait pour elle avoir une pension amputée. Elle souhaite donc aller au terme des 65 ans prévus par le statut des fonctionnaires. Elle avait même indiqué qu'elle était disponible pour effectuer une autre tâche, de nature pédagogique ou administrative.

Mais même cette proposition a été systématiquement refusée par les services des Ressources Humaines du rectorat, ce qui montre que son licenciement est avant tout destiné à économiser un salaire de professeur en fin de carrière. En tout cas, ses collègues l'ont perçu ainsi.

Vendredi 16 mai, à l'annonce de la décision du licenciement, les enseignants de son lycée sont restés en grève toute la journée et ont décidé d'alerter d'autres collègues et la presse, tant cette décision est scandaleuse.

Ayant commencé sa carrière comme secrétaire, notre collègue a repris des études de lettres, enseigné comme maître-auxiliaire à partir de 1987 et passé avec succès le concours en 1998. Confrontée, comme bon nombre de professeurs, à des conditions d'enseignement qui se dégradent, elle n'a jamais baissé les bras, donnant toujours le meilleur d'elle-même. Elle ne méritait certainement pas cette humiliation pour finir sa carrière.

Cette demande de licenciement montre également que le discours présidentiel sur l'emploi des seniors n'est qu'une fumisterie.

Le licenciement " pour insuffisance professionnelle ", s'il est prévu depuis bien longtemps dans le statut de la Fonction publique, était utilisé de façon rarissime jusqu'à aujourd'hui. Si celui-ci se produisait, d'autres aussi scandaleux suivraient inévitablement. Pour toutes ces raisons, tous sont bien décidés à obtenir son annulation.

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