Cumul emploi-retraite : Ce n'est plus une retraite, c'est la Berezina21/05/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/05/une2077.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cumul emploi-retraite : Ce n'est plus une retraite, c'est la Berezina

Le gouvernement, par la voix de son ministre du Travail Xavier Bertrand, assure qu'il a trouvé le remède miracle contre les retraites de misère : il suffirait de continuer à travailler ! Ainsi le vieux travailleur pourrait cumuler sa pension et un emploi, sans être limité par l'âge ni par la loi actuelle qui impose qu'on ne puisse gagner ainsi plus que son dernier salaire, si le cumul dépasse 1,6 fois le smic.

En matière de retraites comme pour le reste, le gouvernement impose tout aux travailleurs et rien au patronat. Si des travailleurs se retrouvent avec des retraites insuffisantes pour vivre, c'est bien à cause des lois qui ont fait passer le nombre d'années de cotisation de 37,5 à bientôt 41, du calcul de la retraite devenu plus défavorable depuis 1993 pour le régime général, de la stagnation des salaires, du chômage de masse. Ensuite, si nombre de travailleurs arrivent à un âge avancé sans avoir le nombre d'annuités requis, c'est bien parce que les patrons ont toute liberté de se débarrasser de ceux qu'ils ont eux-mêmes usés à la tâche. Enfin, la précarisation généralisée du travail, en imposant des périodes de chômage et le fait de passer toute sa vie au salaire minimum, va mettre les générations de travailleurs arrivant à l'âge de la retraite dans une situation de plus en plus catastrophique au fil des années.

La possibilité de cumuler emploi et retraite ne réglera rien pour ceux qui ne trouvaient pas d'emploi, justement parce que trop âgés. Sauf si leur retraite, si faible soit-elle, sert alors de prétexte aux patrons pour les sous-payer...

Bertrand propose à ceux qui arrivent à l'âge de la retraite en ayant un emploi, et qui s'aperçoivent que le montant de leur pension ne leur permettra pas de vivre, de rester au même poste, sans même l'interruption de six mois jusque-là obligatoire. Ayant cotisé toute leur vie pour la retraite, il leur faudrait encore continuer à travailler pour pouvoir vivre décemment.

Et si, comme le soulignent patronat et gouvernement, la durée moyenne de la vie a augmenté, tant mieux. Mais ce n'est pas pour que les travailleurs voient leur exploitation prolongée, au lieu de profiter d'une retraite bien gagnée.

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