Logement : des promesses mort-nées09/02/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/02/P3-1_Rapport_commission_logement_ok_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C151%2C900%2C658_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : des promesses mort-nées

Selon le rapport annuel de la fondation Abbé-Pierre publié fin janvier, quatre millions de personnes sont sans logis ou mal logées, et 14,6 millions sont considérées comme fragilisées par la crise du logement. Le rapport dénonce aussi la politique menée durant le quinquennat de Macron, marquée par une « baisse historique » de la construction de HLM.

Illustration - des promesses mort-nées

Alors que Macron avait promis la construction de 120 000 HLM par an, il n’y en a eu que 87 000 pour 2020 et 94 000 pour 2021, majoritairement des logements aux loyers inabordables pour les petits budgets. Pour la catégorie de HLM dont les loyers sont les moins chers, les constructions ont chuté de 34 000 en 2016 à 32 000 en 2021, très loin des 40 000 par an annoncés. Entre 2018 et 2022, l’État a privé les organismes HLM de six milliards d’euros. À cela s’ajoutent les coupes budgétaires sur les APL, quatre milliards d’euros en 2022.

À l’occasion de la présentation de ce rapport, le 2 février, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont été invités à présenter leurs propositions en matière de logement. Taubira est restée particulièrement floue, se refusant à donner des objectifs chiffrés et se lançant dans des considérations fumeuses sur l’usage du mot SDF : « Je dis “personnes sans abri” . Pour les personnes déjà en situation de fragilité dans la société, d’humiliation permanente en impouvoir de vivre, il faut faire attention à la façon dont on les nomme. » Les autres candidats, eux, se font fort d’augmenter le nombre de logements sociaux à 125 000 pour Pécresse, 150 000 pour Hidalgo, 200 000 pour Mélenchon et Roussel. Dans ce domaine aussi, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Depuis des années, quelle que soit l’étiquette politique du président et de ses ministres, c’est la même politique qui est menée : pour pouvoir subventionner toujours davantage la classe capitaliste, l’État ne cesse de se désengager du secteur du logement social, qui tombe de plus en plus sous l’emprise de la finance. Même en restreignant les dépenses pour l’entretien et les rénovations, l’endettement des HLM auprès des banques va croissant.

Il ne sera pas possible de mettre fin à la crise du logement sans construire les logements nécessaires à des prix accessibles, que les promoteurs immobiliers et les géants du BTP le veuillent ou non. Pour financer cette construction et le faire au prix coûtant, il faudra prendre sur les profits de la classe capitaliste et sur les grandes fortunes bourgeoises. Rien de tout cela n’est évoqué par les candidats de la gauche réformiste, qui montrent ainsi qu’ils n’entendent donner aucun contenu réel à leurs vagues promesses.

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