SNCF : La jungle des tarifs09/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : La jungle des tarifs

Le plantage dans la réservation et la tarification des billets est aussi largement dû au chaos grandissant lié à la régionalisation des transports en vue de la mise en concurrence.

Dans les faits, les correspondances entre TGV et TER deviennent un casse-tête pour les voyageurs. Depuis 2017, la liberté tarifaire a été octroyée aux régions et plusieurs d’entre elles viennent de s’en emparer. Cela se traduit par exemple par deux billets de train distincts en cas de correspondance, à la place d’un billet de train unique. À l’heure de la dématérialisation du billet, c’est un casse-tête supplémentaire et, en cas d’annulation, il faut faire deux procédures de remboursement différentes. Évidemment, dans la multiplicité des cartes de réduction, certaines régionales, d’autres nationales, il est bien difficile de s’y retrouver, certaines portions de trajet y donnant droit et d’autres pas. Et, pour couronner le tout, selon la région, la même carte nationale ne donne plus droit aux mêmes réductions. Par exemple, la carte Avantage Jeune nationale peut donner droit à 25 %, 50 % ou... 0 % sur les TER, suivant la volonté de la région.

Il y a bien longtemps que la SNCF a abandonné le tarif kilométrique. Mais la liberté tarifaire des régions se traduit par des situations ubuesques. Le journal Le Parisien signale ainsi qu’un trajet Paris-Lyon en TER coûte 49 euros, mais qu’en découpant en deux billets, Paris-Mâcon et Mâcon-Lyon, le même trajet ne coûte plus que 28 euros. Inversement, pour aller en train à Bar-le Duc dans la Meuse, il revient moins cher de partir de Paris que de Château-Thierry, situé pourtant plus près mais appartenant à la région des Hauts-de-France, qui vient d’augmenter ses tarifs.

Cette anarchie tarifaire et la division des trajets en multiples billets vont se démultiplier avec l’arrivée prochaine de compagnies privées dans les régions, sur les intercités et les TGV. Le tout-en-un va surtout devenir « tout un cirque pour un seul trajet ».

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