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- Lutte ouvrière n°2793
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Leur société
Police : la démagogie sécuritaire au programme
Mercredi 2 février, Pécresse, Le Pen, Zemmour et Darmanin ont été auditionnés par le syndicat de policiers Alliance, dans le cadre de la campagne présidentielle.
Le dirigeant de cette organisation est connu pour son goût des formules édifiantes, telles que « Le problème de la police, c’est la justice ». Il a donc offert sur un plateau à ces politiciens une occasion supplémentaire d’alimenter la surenchère réactionnaire et anti-immigrés à laquelle se résume une grande partie de leur campagne électorale.
Les candidats de gauche qui, comme Jadot et Roussel, avaient pourtant participé le 19 mai 2021 à la manifestation organisée par ce même syndicat de policiers, n’ont pas osé s’y montrer cette fois-ci.
Pécresse a ouvert le bal en promettant une hausse de 50 % du budget de la police, de l’équiper en drones et de compléter le génie policier français d’une bonne dose d’intelligence artificielle. Pour ne pas être en reste, Le Pen a poursuivi en défendant une « présomption de légitime défense renforcée » pour les policiers. Quant à Zemmour, il a surenchéri en présentant, sous les applaudissements de l’assistance, les policiers comme les premières lignes du « combat de civilisation » qu’il déclare mener. Enfin, Darmanin s’est chargé de clore la réunion en égrenant les mesures prises par son gouvernement en faveur de la police. Budgets en hausse constante, loi Sécurité globale : le ministre avait l’embarras du choix. Et de conclure, en soutien au président pas encore candidat, que celui-ci « aime la police ».
En caressant les policiers dans le sens du poil, ces politiciens se disputent les voix de l’électorat le plus à droite. Mais ils savent aussi que leur politique et la guerre sociale menée par le patronat les exposent à des conflits sociaux explosifs et qu’alors la fidélité des forces de l’ordre à l’égard du pouvoir comptera.