Clinique Bonnefon – Alès : en grève pour des embauches09/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Clinique Bonnefon – Alès : en grève pour des embauches

Depuis le 26 janvier, les salariés de la clinique Bonnefon, à Alès dans le Gard, sont en grève pour obtenir des embauches, des augmentations de salaire et la levée des sanctions contre quatre employés qui se sont opposés ouvertement aux choix de la direction.

En effet, du côté des soignants, les conditions de travail se sont dégradées et l’épuisement monte. La direction prend le prétexte de la crise sanitaire pour demander toujours plus d’efforts de la part des travailleurs, en réorganisant les plannings, en modifiant les congés, etc. Les absents ne sont pas remplacés et le manque de personnel se fait cruellement sentir dans certains services. Sans parler des salaires, qui sont loin de suivre la progression des bénéfices du groupe.

Car cette clinique, qui compte 168 salariés, fait partie du groupe Elsan, numéro deux français de la santé privée, qui regroupe 137 hôpitaux et cliniques en France et a réalisé quelque deux milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2020, en pleine crise sanitaire. En 2019, Elsan annonçait la suppression de 500 postes dans le pays, alors qu’il réalisait plus de cent millions d’euros de bénéfices. Tout va bien pour les actionnaires, mais pas pour les travailleurs ni les patients.

Le 26 janvier, une centaine de personnes, dont une quarantaine de salariés de Bonnefon, certains syndiqués CGT ou FO, s’étaient alors retrouvées devant la clinique. Des salariés de Schneider Electric et des pompiers d’Alès, tous en grève également, sont venus apporter leur soutien, ainsi que des agents de l’hôpital et des cheminots.

Plusieurs dizaines d’employés se relaient pour tenir le piquet de grève. Une pétition circule, que d’ailleurs de nombreux patients de la clinique signent. Les soutiens se manifestent largement, y compris de la part de médecins de l’établissement qui ont, eux aussi, cherché à interpeller la direction, qui pour le moment ne veut toujours pas recevoir les grévistes et cherche à intimider l’ensemble des salariés. Un responsable RH a même arraché leur badge à des soignants réquisitionnés, badge qui affirmait leur soutien au mouvement, ce qui a profondément choqué et renforcé la colère.

Le mouvement continue donc. Les grévistes ont distribué des milliers de tracts dans toute la ville, appelant à se rassembler devant la clinique jeudi 10 février à 18 heures. Vive la lutte de ces travailleurs !

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