L’an dernier, 1,3 milliard d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires et le patron a empoché plus de 41 millions en vendant des actions en décembre – c’est d’ailleurs ce qui a fait déborder la coupe du mécontentement, notamment à l’usine ArianeGroup des Mureaux, dans les Yvelines, où 32 travailleurs d’Air Liquide produisent les tuyauteries pour la future Ariane 6, après avoir fabriqué les réservoirs d’Ariane 5. Le 27 janvier, 26 étaient en grève, pour se rappeler au bon souvenir de leur direction. C’était la première grève à Air Liquide sur le site depuis plus de vingt ans, et la première pour beaucoup d’entre eux. Pendant que la direction négociait avec les syndicats, les grévistes ont passé l’après-midi dans l’atelier, tous ensemble, pour affirmer qu’ils n’acceptaient pas des augmentations de salaire inférieures à l’inflation pour la deuxième année consécutive.

Suite à la grève, la direction a revu un peu à la hausse les augmentations prévues et a ajouté, spécifiquement pour Les Mureaux, des tickets restaurant et chèques CESU. L’essentiel n’y est toujours pas mais, sans la grève, elle n’aurait rien cédé.

Les autres travailleurs de l’usine ArianeGroup ont noté que les grévistes osaient revendiquer des augmentations très supérieures aux miettes que les patrons daignent accorder. Il n’y a en effet aucune raison de ne pas revendiquer ce dont chacun a besoin.