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Budget militaire : la grande muette sait se faire entendre
Une fois n’est pas coutume, le chef d’état-major de l’armée, le général Pierre de Villiers, a publié une tribune dans Les Échos du mercredi 21 décembre, pour demander une augmentation plus importante du budget de la Défense.
Pour pouvoir défendre la paix, explique-t-il, il lui faut plus d’avions, plus de matériel, plus de bombes. Un refrain traditionnel des militaires qui a été repris en chœur par les principaux prétendants à la fonction présidentielle.
L’armée française doit pouvoir « assurer, dans la durée, la protection de la France et des Français », prétend ce galonné. En réalité, si les soldats français sont intervenus au Mali, en Centrafrique et sont présents dans de nombreux pays africains, c’est exclusivement pour protéger les intérêts de Bouygues, Bolloré, Areva et quelques autres groupes capitalistes.
La lutte contre le terrorisme a été mise en avant par Hollande pour justifier les interventions en Afrique et au Moyen-Orient, mais celles-ci n’ont fait qu’aggraver les destructions et le chaos, sans faire reculer l’influence des groupes terroristes, bien au contraire, ni les empêcher de perpétrer des attentats criminels.
Pierre de Villiers reconnaît que le gouvernement Hollande a bien fait les choses pour l’armée, saluant le volontarisme du ministre Le Drian. La loi de programmation militaire 2014-2019 a marqué, explique-t-il, une première étape qui « met un terme à la tendance baissière des 35 dernières années ». Ainsi, il est prévu que les crédits destinés à l’équipement de l’armée française augmentent, de 16 milliards d’euros en 2013 à 19,1 milliards en 2019, tandis que les effectifs dépasseront les 271 510 emplois inscrits cette année au budget de la Défense.
Mais, en fin tacticien, ce général sait aussi qu’en cette période de campagne présidentielle il faut savoir revendiquer et faire ainsi en sorte que, quel que soit l’élu en 2017, le budget militaire sorte gagnant des élections. Valls, Fillon et Le Pen lui ont aussitôt répondu qu’ils l’avaient reçu cinq sur cinq.
Quant aux PDG de Dassault, Safran, Thales et tous les autres groupes du secteur de l’armement, ils n’ont rien dit mais ils n’en pensent pas moins : les milliards réclamés par les militaires, ce sont eux qui vont les empocher.