Le bilan d’un quinquennat : « Actionnaires, enrichissez-vous ! »28/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2526.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le bilan d’un quinquennat : « Actionnaires, enrichissez-vous ! »

Au moment où certains s’interrogent sur la part des mesures dites « en faveur des entreprises » dans la prétendue baisse du chômage, il est bon de rappeler l’importance financière de celles prises par Hollande depuis 2012.

Très vite après son élection, les milliards ont commencé à tomber dans les caisses du patronat. Dès 2013 commençait à entrer en fonction le CICE, qui faisait bénéficier les entreprises d’un crédit d’impôt équivalant à 4 % de la masse salariale de celles-ci pour tous les salaires inférieurs à 2,5 fois le smic, soit l’immense majorité. Cela a représenté un coût estimé à 11,3 milliards d’euros en 2013. Mais dès 2014 le taux de reversement est passé à 6 % de la masse salariale, ce qui a fait bondir le coût de cette mesure pour les caisses de l’État à 18,1 milliards en 2014, puis à 18,7 milliards en 2015. Il devrait être de 19,2 milliards en 2016, avec un taux de reversement qui passera à 7 % de la masse salariale dès 2017.

Mais Hollande, avec tous ses ministres et conseillers, donc tous les candidats socialistes à la primaire, plus Macron, considérait que c’était encore trop peu. Dès 2014 il a lancé le Pacte de responsabilité, qui s’est appliqué dès 2015. Il y avait à la clé une nouvelle baisse des cotisations sociales de 4,5 milliards d’euros et toute une série de baisses d’impôts. Cela représentait au total 12 milliards de plus que ce qui avait été alloué en 2014 par l’intermédiaire du CICE.

La distribution n’était pas finie, et une nouvelle baisse de cotisations sociales de 3,1 milliards était accordée aux entreprises. Au total, pour 2016, l’ensemble du Pacte de responsabilité et du CICE aura permis aux entreprises de récupérer 33 milliards d’euros.

Hollande a tenu à clore son quinquennat en ajoutant dans la corbeille de 2017 une énième baisse des cotisations sociales et d’impôts pour 5 milliards. Cela portera le total des mesures accordées à 41 milliards d’euros par an pris sur les deniers publics. Et, pour finir en beauté, une mesure a même étonné par sa largesse la presse économique propatronale : l’impôt sur les sociétés est ramené, du taux maximum de 33 % des bénéfices déclarés, à 28 % (sans remettre en cause les taux inférieurs dont bénéficient certaines entreprises). Le coût de cette mesure, qui rentrera pleinement en application d’ici 2020, est estimé à 17 milliards d’euros.

Pour la seule année 2017, le montant des cadeaux accordés aux entreprises par Hollande approchera celui des frais financiers que l’État doit payer pour financer sa dette globale, soit 15 % du budget de l’État. Cela ne vient pas à la place, mais s’ajoute aux milliards dont les entreprises avaient bénéficié de la part des précédents présidents et gouvernements.

On peut mesurer l’escroquerie qu’il y a à oser parler de défense de l’emploi : le montant des cadeaux alloués par Hollande correspondra à ce qu’auraient coûté 1,5 million d’emplois payés 1 500 euros net, toutes cotisations sociales comprises. Les dépenser ainsi aurait annihilé d’un coup les déficits de la Sécurité sociale et des caisses de chômage. Au lieu de cela, dans le même temps, depuis 2012, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 1,3 million. Mais aucun candidat des grands partis qui concourent pour occuper les places au gouvernement de la bourgeoisie ne remettra en cause cette politique de pillage des fonds publics payée par l’immense majorité de la population.

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