Après l’attentat de Berlin : la démagogie de la droite28/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2526.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après l’attentat de Berlin : la démagogie de la droite

Après l’attentat de Berlin, les démagogues européens de tout poil, nationalité et positionnement politique ont unanimement accusé les migrants et les dirigeants qui, comme Merkel, les laisseraient entrer. Après que l’auteur de l’attentat a été repéré et abattu à Milan, les mêmes s’en sont pris à l’Europe de Schengen, sans contrôle aux frontières entre les États membres.

Ciotti, député sarkozyste, s’est immédiatement prononcé pour la fermeture des frontières intérieures de l’Europe aux étrangers en attente d’un titre de séjour. Et d’ajouter, pour faire bonne mesure, l’interdiction de circuler pour les demandeurs d’asile dont le dossier est en cours d’examen. Phillipot, du Front national, comme ses homologues britannique et italien, s’est prononcé pour la fin du traité de Schengen et donc pour le rétablissement des frontières intérieures de l’Europe. Solère, porte-parole de Fillon, n’a fait que poser la question, mais de telle façon que la seule réponse possible soit le retour des douaniers, des barrières et des contrôles. Et tous d’exiger et, pour les candidats à l’élection présidentielle, de promettre plus de police, plus de répression, moins de libertés publiques.

Le premier but de ces discours est la concurrence électorale pour gagner les voix réactionnaires. Dans leurs assauts de démagogie, ces gens se montrent d’autant plus durs avec les migrants qu’ils sont à genoux devant les puissants de ce monde, les capitalistes, les banquiers, les marchands de canons responsables et organisateurs de la barbarie. Malheureusement, leurs discours ne sont pas que des postillons tricolores, ils peuvent aussi se concrétiser, encore plus qu’ils l’ont été sous Hollande et Valls.

Les mesures prônées par les Ciotti, Le Pen et autres n’empêcheraient aucun attentat comme celui de Berlin ou de Nice, ni même comme ceux de Paris. Elles rendraient en revanche la vie encore plus difficile pour la majorité de la population. Pour les migrants d’abord, chassés de leurs pays par la guerre et attendus en Europe par les barbelés. Pour les travailleurs étrangers ensuite, pour les migrants européens, pour les descendants d’immigrés, soumis à la chasse au faciès, à l’arbitraire policier, aux contrôles, aux brutalités. Cette politique xénophobe vise explicitement à diviser les travailleurs, à les dresser les uns contre les autres.

La démagogie antimigrants des politiciens, leurs discours xénophobes sont les faux nez de leur haine de classe. Les mesures policières que ces gens-là proposent contre les migrants retomberaient inévitablement sur tous les travailleurs.

Partager